De quoi s’agit-il ?
On parle de maux de ventre récurrents lorsque les symptômes durent au moins 3 mois et perturbent le fonctionnement normal de l'enfant. Dans la plupart des cas, il s’agit d’un trouble fonctionnel : la fonction intestinale est perturbée sans qu’on ne trouve de cause organique. Une cause organique, comme une inflammation de l’estomac ou de l’œsophage, est bien sûr toujours possible.
Les symptômes peuvent être des nausées ou des vomissements, des selles molles, des brûlures d'estomac et, chez les enfants plus âgés, des maux de tête. Dans de rares cas, il peut s'agir d'une intolérance au gluten, d'une intolérance au lactose, d’une maladie inflammatoire chronique de l'intestin (par exemple, une colite ulcéreuse ou la maladie de Crohn), d’une anomalie de la glande thyroïde, d’un reflux, du syndrome du côlon irritable ou d’une inflammation du pancréas. En cas d'intolérance au lactose, l'enfant souffre de ballonnements, de flatulences (gaz dans les intestins) et de diarrhée au plus tard 2 heures après un repas contenant des produits laitiers.
Chez qui les rencontre-t-on ?
Ils surviennent le plus souvent chez des enfants entre 6 et 12 ans. Au moins 1 enfant sur 3 a des problèmes psychosociaux. Cependant, la plupart des enfants souffrant de maux de ventre récurrents proviennent de familles « normales ». La recherche scientifique n'a pas pu démontrer de cause psychologique pour expliquer les symptômes. L'intolérance au lactose se développe généralement après l'âge de 3 ou 4 ans.
Comment les reconnaître ?
Si votre enfant se plaint régulièrement de maux de ventre, que les symptômes se répètent souvent au cours d'une période de 3 mois et qu'ils ont un impact sur le fonctionnement de l'enfant, consultez le médecin généraliste.
Comment le diagnostic est-il posé ?
En cas de maux de ventre récurrents, le médecin écoute d'abord attentivement le récit de l'enfant (et des parents). A partir de là, il peut parfois déjà établir un lien entre les symptômes et certains repas ou certaines circonstances. Le médecin réalisera un examen clinique axé sur le ventre.
Le diagnostic d’intolérance au gluten repose sur des bilans sanguins. Il est toutefois confirmé par une biopsie du petit intestin. D'autres tableaux cliniques, comme des inflammations chroniques ou un problème de la glande thyroïde, peuvent également être détectés par un bilan sanguin.
L'intolérance au lactose peut être confirmée au moyen d’un test respiratoire à l'hydrogène.
Dans certains cas, un échantillon de selles est examiné pour détecter une inflammation de l'estomac causée par une bactérie (Helicobacter Pylori). Parfois, on a aussi recours à une gastroscopie.
Que pouvez-vous faire ?
Dans le cas d'intolérances alimentaires spécifiques, le traitement consiste à ajuster le régime alimentaire, comme par exemple supprimer les produits laitiers. En cas d'intolérance au gluten (maladie cœliaque), le gluten doit être banni de l’alimentation. Ce n'est pas toujours facile. En cas de maladie intestinale fonctionnelle également, vous devez essayer de savoir quels produits déclenchent les symptômes et ensuite les éviter.
Que peut faire le médecin ?
Dans le cas de maladies intestinales fonctionnelles, il est particulièrement important que le médecin généraliste vous donne de bonnes informations à ce sujet, notamment qu’elles sont généralement bénignes. L'essentiel est que l'enfant puisse reprendre ses activités (scolaires) normales. Le médecin donnera des conseils pour une alimentation équilibrée afin de soulager la douleur. Éliminer complètement la douleur est souvent impossible. En cas d'intolérance ou d’allergie alimentaire, le traitement consiste aussi principalement en conseils nutritionnels.
Dans certains tableaux cliniques spécifiques, tels que l'inflammation de l'estomac et le reflux, des médicaments contre l'acide gastrique sont parfois nécessaires.
Sources