De quoi s’agit-il ?
La tuberculose (TB) est une maladie infectieuse contagieuse causée par la bactérie Mycobacterium tuberculosis ou le bacille de Koch, du nom du bactériologiste allemand qui l’a découvert en 1882. Autrefois, la tuberculose était connue sous le nom de « phtisie » ou de « consomption », les deux termes décrivant l’état d’extrême maigreur des patients dénutris.
La tuberculose peut toucher tous les tissus et organes, mais seule la tuberculose pulmonaire est contagieuse. Les bactéries se trouvent dans les glaires expectorées. Si la personne infectée ne couvre pas sa bouche lorsqu’elle tousse, elle peut projeter dans l’air des petites gouttelettes qui seront inhalées par d'autres.
Toutes les personnes infectées ne tombent pas malades. Chez 85 à 90 % des personnes infectées, les défenses naturelles sont suffisantes pour ne pas tomber malade. Elles vainquent la contamination sans aide extérieure. Chez certains, la bactérie reste présente dans le corps, sans qu'ils soient malades ni contagieux pour les autres. On parle alors de tuberculose latente.
Une tuberculose latente peut toutefois devenir active lorsque le système immunitaire du « porteur » s’affaiblit. Un certain nombre de groupes à risque y sont plus sensibles : les demandeurs d’asile, les sans-abris, les alcooliques, les toxicomanes, les migrants et les voyageurs en provenance de pays où la tuberculose est courante, les détenus, les personnes ayant été en contact avec des malades tels que les prestataires de soins, mais aussi les jeunes enfants, les personnes âgées, les adolescents, les personnes qui ont un système immunitaire affaibli (comme les personnes atteintes du VIH) ou les personnes qui prennent des médicaments immunosuppresseurs.
Quelle est sa fréquence ?
En 2017, la tuberculose a été diagnostiquée chez 8,6 résidents belges sur 100 000. En Flandre, 386 cas de tuberculose ont été signalés cette année-là. Sa fréquence est trois fois plus élevée dans les grandes villes et dix fois plus élevée parmi les principaux groupes à risque (sans-abris, détenus, demandeurs d’asile). Sur l’ensemble des infections par la tuberculose, 95 % surviennent dans les pays en développement.
Comment la reconnaître ?
Les signes de la maladie peuvent être très généraux : fatigue, apathie, perte d’appétit (anorexie), amaigrissement, fièvre légère et, à un stade ultérieur, sueurs nocturnes. Lorsque les poumons sont atteints, il se développe une toux persistante accompagnée de douleurs en respirant et d’expectoration de glaires sanguinolentes.
En dehors des poumons, la tuberculose touche principalement les ganglions lymphatiques, les os, le système nerveux central et les voies urinaires. Dans le cas de la tuberculose osseuse, une ou plusieurs vertèbres sont souvent atteintes, ce qui provoque des maux de dos croissants. Lorsque les intestins sont atteints, des maux de ventre et une diarrhée peuvent survenir. Les ganglions lymphatiques peuvent gonfler, en particulier dans le cou, les aisselles et les aines. Au niveau du système nerveux central, une encéphalite et une méningite peuvent se produire. Chez les personnes dont le système immunitaire est très affaibli (SIDA, cancer, ...), la bactérie peut atteindre la circulation sanguine et ainsi se répandre dans tout le corps. C'est ce qu'on appelle une tuberculose miliaire ou disséminée. Cet état peut être mortel.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Test à la tuberculine (ou test de Mantoux)
Ce test consiste à injecter dans la peau une petite quantité d’une solution contenant un bout de protéine de la bactérie. Si vous avez déjà été infecté par le passé, vous verrez apparaître une petite boule autour du point d'injection. Un résultat positif au test à la tuberculine ne signifie pas nécessairement que vous êtes malade. Chez la plupart des personnes qui ont inhalé la bactérie, le système immunitaire vaincra l’infection.
En revanche, le « virage tuberculinique » (c.-à-d. une ancienne réaction négative, mais une réaction positive au dernier test) est un indicateur important, car il est le signe d’une contamination récente. Le test est effectué chez toutes les personnes qui ont été en contact étroit avec une personne atteinte de tuberculose, par ex. les copains de classe, le personnel d'une institution ayant un résident infecté, les collègues, ...
Le test n'est pas fiable à 100 %. Il donne parfois des résultats faux-positifs. Dans ce cas, une boule se forme malgré l’absence de tuberculose. Parfois, il peut aussi donner des résultats faux-négatifs : c.-à-d. que la personne ne développe aucune réaction alors qu’elle est effectivement infectée.
Les personnes qui ont reçu le vaccin BCG peuvent également développer une réaction faussement positive au test à la tuberculine.
Le test ne permet jamais d’affirmer à 100 % qu’une personne est malade ; d’autres examens doivent être réalisés pour confirmer le diagnostic. Le test est principalement une aide au diagnostic.
Il existe à présent un nouveau test : le test sanguin IGRA Quantiféron. Celui-ci est réalisé sur un échantillon de sang et ne nécessite donc aucune injection dans la peau. Tout comme le traditionnel test à la tuberculine, il n’est pas capable de faire la distinction entre une tuberculose active ou latente.
Analyse des glaires expectorées
Coloration et culture d'un échantillon de glaires expectorées, prélevé trois jours de suite. La coloration permet de visualiser les germes directement au microscope. Le résultat est disponible en quelques jours. Une culture confirme le diagnostic, mais elle prend 4 à 6 semaines. La mise en culture est également possible pour d’autres produits, tels que le sang, l'urine, des échantillons de tissus, le liquide céphalorachidien, etc.
Examens d’imagerie
Examen radiologique : une radiographie des poumons, des vertèbres, ... peut révéler des lésions caractéristiques.
Que pouvez-vous faire ?
Vous pouvez difficilement éviter une contamination. La plupart du temps, vous ne savez pas que vous avez été en contact avec une personne atteinte de la tuberculose. Lorsque vous toussez, n’oubliez pas de couvrir la bouche pour limiter la propagation des bactéries dans l'air.
Il est primordial de prendre tous les médicaments prescrits de manière régulière et toujours à la même heure, sans arrêter le traitement avant la fin. Toutes les bactéries doivent être éliminées de l’organisme. Sinon, la maladie peut refaire surface. Sans oublier le risque de développer une résistance, c.-à-d. que les bactéries résiduelles deviennent insensibles à certains antibiotiques et sont donc beaucoup plus difficiles à traiter.
Que peut faire le médecin ?
En principe, les antibiotiques peuvent complètement guérir les patients tuberculeux. Ceux-ci doivent prendre 3 à 4 médicaments, connus sous le nom d’antituberculeux, pendant au moins 6 mois.
Il existe un vaccin, qui n’est malheureusement pas très efficace et qui protège surtout des complications graves. C’est pourquoi la vaccination est réservée aux groupes à risque.
Sources