De quoi s’agit-il ?
Le terme « syndrome post-infectieux » désigne l'ensemble des symptômes qui sont causés par ou associés à une infection et qui surviennent après l'infection aiguë.
Ces symptômes peuvent varier en termes d'intensité, de très légers à potentiellement mortels. Ils peuvent affecter divers systèmes d’organes, tels que le système nerveux central, les poumons, le cœur, l’appareil digestif, les articulations, etc. Les organes touchés ne sont pas nécessairement ceux où se localisait l'infection initiale. Le terme « syndrome post-infectieux » décrit également les symptômes qui peuvent se produire après une vaccination.
Les causes n'en sont pas encore totalement élucidées, mais différents mécanismes sont suggérés :
- une réponse inflammatoire provoquée par l'infection ;
- des dommages aux tissus dus à l'infection ;
- une infection chronique sous-jacente ;
- l'échec des mécanismes de défense ou du traitement ;
- une prédisposition héréditaire ;
- d’autres causes, encore inconnues à ce jour.
Le diagnostic repose sur les plaintes et les manifestations et est confirmé par des tests de laboratoire et des examens d'imagerie.
Quelle est leur fréquence ?
On ne sait pas exactement combien d'infections sont suivies d'un syndrome post-infectieux. Certains symptômes sont fréquents, comme l’inflammation articulaire ou la toux prolongée, tandis que d’autres sont très rares, comme l’inflammation du muscle du cœur (myocardite).
Quels sont les syndromes post-infectieux possibles et que peut-on y faire ?
Le syndrome de Guillain-Barré
Le syndrome de Guillain-Barré peut se manifester après une infection des voies respiratoires ou du tractus gastro-intestinal ou après une vaccination. Ce syndrome se manifeste par une paralysie ascendante. Les muscles des membres inférieurs sont d'abord paralysés, puis ceux des membres supérieurs et même les muscles respiratoires. Le traitement est purement de soutien. Parfois, une immunothérapie (ciblée sur le système immunitaire) est possible. Ce syndrome est heureusement très rare.
Autres maladies du système nerveux
Citons par exemple l’inflammation du cerveau (encéphalite), qui peut survenir 2 à 4 semaines après une varicelle.
Le traitement dépend du syndrome et de l'infection initiale.
Arthrite réactionnelle
La principale caractéristique est une inflammation touchant une ou plusieurs articulations après une infection. L'articulation est gonflée, rouge, chaude et douloureuse. D’autres symptômes sont parfois présents, tels qu'une inflammation des tendons (tendinite), de l’uretère, du pénis, de l’œil et/ou du cœur.
L’arthrite réactionnelle peut survenir, entre autres, après une infection intestinale causée par les bactéries Yersinia ou Salmonella (yersiniose ou salmonellose).
Le traitement consiste en antibiotiques et anti-inflammatoires.
Inflammation des filtres rénaux (glomérulonéphrite)
Une glomérulonéphrite est une inflammation des filtres rénaux (glomérules), qui entraîne une diminution de la fonction des reins. Dans les cas graves, la production d'urine diminue et les déchets s’accumulent dans le sang. Une inflammation des filtres rénaux peut être due tant à une bactérie (entre autres, des streptocoques) qu’à un virus (entre autres, les virus des hépatites B et C).
L’affection peut survenir pendant l'infection aiguë ou quelques semaines plus tard.
La prise en charge consiste à traiter l’infection et les symptômes. La cortisone est parfois utilisée dans les formes persistantes.
Syndrome du côlon irritable post-infectieux (SCI-PI)
Le SCI-PI survient principalement après des infections intestinales à Salmonella, Campylobacter et Shigella (4 à 32 % des cas), mais peut également se produire après des infections virales ou parasitaires. Après l’infection intestinale apparaissent les symptômes du syndrome du côlon irritable : maux de ventre, crampes, schéma de selles anormal avec diarrhée et/ou constipation, flatulences, ventre gonflé et gargouillements. Ces plaintes sont généralement de courte durée, mais peuvent parfois persister longtemps et même devenir chroniques.
Le traitement est symptomatique, c’est-à-dire qu’il est axé sur les symptômes de l’affection, mais pas sur la cause.
Inflammation du cœur
Le myocarde comme le péricarde peuvent être atteints. L’inflammation peut évoluer sans symptômes, mais elle peut aussi aboutir à une insuffisance cardiaque associée à un essoufflement et une tolérance fortement réduite à l’effort.
Toux prolongée
Une toux prolongée après une infection aiguë des voies respiratoires supérieures est très fréquente, surtout après une infection à Mycoplasma ou une coqueluche. La toux persiste après le traitement de l'infection initiale.
Le traitement est symptomatique et consiste en médicaments contre la toux, produits à inhaler (inhalateurs) et, dans les cas graves, cortisone. Mais il n’existe pas de preuves scientifiques étayant l’efficacité d’un quelconque traitement.
Source
Guide de pratique clinique étranger ‘Syndromes post-infectieux’ (2015), mis à jour le 11.02.2017 et adapté au contexte belge le 21.05.2018 – www.ebpnet.be