De quoi s’agit-il ?
Le syndrome de Guillain-Barré est une inflammation des nerfs, plus spécifiquement une réaction (ou une attaque) du système immunitaire contre les racines nerveuses de son propre corps. Cette attaque provoque des symptômes caractéristiques, dont la faiblesse musculaire est le porte-étendard.
Cause
La cause du syndrome de Guillain-Barré est inconnue.
Une grande partie des personnes touchées (jusqu’à 70 %) sont victimes d'une infection dans les semaines qui précèdent l’apparition des symptômes. Il ne s'agit cependant pas d’une condition sine qua non au développement de l’affection. Il est le plus souvent question d’une infection gastro-intestinale due à la bactérie Campylobacter, et parfois d’une infection des voies respiratoires ou d’une infection générale telle qu'une mononucléose, un cytomégalovirus ou une infection par le virus zika.
L’affection peut également survenir après une vaccination ou après un traitement qui agit sur le système immunitaire.
Déroulement
Jusqu'à 9 patients sur 10 se rétablissent complètement après 1 à 2 ans. L’affection se déroule généralement en trois phases.
- Au cours de la première phase, qui dure environ 4 semaines, les symptômes deviennent de plus en plus graves.
- Durant la deuxième phase, les symptômes restent stables pendant environ 2 semaines.
- Enfin, pendant les six semaines qui composent la dernière phase, les symptômes disparaissent.
Chez certaines personnes, la guérison prend plus de temps. Et un certain nombre de patients garderont des symptômes persistants. Environ 5 à 10 % des personnes atteintes décèdent de la maladie.
Quelle est sa fréquence ?
Le syndrome de Guillain-Barré est la première cause de symptômes paralytiques d’apparition assez rapide. Il s’observe dans le monde entier et peut toucher tout le monde.
On présume qu'environ 1 à 1,9 personne sur 100 000 contracte l’affection chaque année. À l’échelle de la Belgique, par exemple, cela représente environ 100 à 200 personnes par an chez qui le diagnostic de syndrome de Guillain-Barré est posé.
Comment le reconnaître ?
- Les symptômes débutent généralement dans les deux jambes. Il est souvent question de picotements et d’insensibilité, puis de faiblesse musculaire de plus en plus grave. Ces symptômes sont ascendants : ils débutent dans les pieds et remontent vers les jambes, puis vers les mains et les bras.
- Ils s'accompagnent souvent d’un déficit de la fonction de certains nerfs crâniens qui se caractérise, par exemple, par une paralysie des muscles du visage ou par des troubles de la déglutition et de l’élocution. La fonction de la vessie n'est pas affectée.
- Les personnes atteintes du syndrome de Guillain-Barré souffrent aussi souvent de douleurs au niveau des épaules et du dos.
- Dans les formes les plus graves de l’affection, des difficultés respiratoires peuvent apparaître, nécessitant une mise sous assistance respiratoire à l’hôpital. Ces troubles respiratoires peuvent parfois se développer en quelques heures.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Votre médecin vous posera un certain nombre de questions et vous examinera pour pouvoir faire une évaluation rapide de la situation. Il testera par exemple vos réflexes tendineux à l’aide d'un marteau et effectuera un examen neurologique en vous demandant de réaliser certains mouvements au niveau du visage. Il évaluera également le degré de faiblesse musculaire.
En cas de suspicion de syndrome de Guillain-Barré, vous serez généralement orienté vers un service d’urgences. Un certain nombre d’examens pourront y être pratiqués :
- une ponction lombaire, qui consiste à prélever un échantillon du liquide qui entoure votre moelle épinière (liquide céphalorachidien) au moyen d’une piqûre dans le dos ;
- Ce liquide est ensuite analysé pour déterminer la quantité et le type de protéines qui s’y trouvent, ainsi que la quantité de globules blancs.
- Le syndrome de Guillain-Barré est généralement associé à une quantité accrue de protéines dans le liquide céphalorachidien.
- une IRM du canal rachidien ;
- un électroneuromyogramme (ENMG), qui permet au médecin de vérifier dans quelle mesure l'activité électrique de vos nerfs est perturbée.
Que pouvez-vous faire ?
À l'heure actuelle, il n’existe aucune mesure préventive connue. Si vous avez des symptômes susceptibles d’évoquer un syndrome de Guillain-Barré, consultez votre médecin sans attendre.
Que peut faire votre médecin ?
Il est important que le médecin reconnaisse rapidement le syndrome de Guillain-Barré pour vous orienter vers l’hôpital. Il est en effet crucial, dans le traitement du syndrome de Guillain-Barré, que votre organisme soit mis sous étroite observation et qu'il bénéficie de mesures de soutien. Parfois, l'affaiblissement musculaire est tel qu’il menace la fonction respiratoire, par exemple. C’est pourquoi vous devez être transféré dans un hôpital, où vous pourrez être mis sous assistance respiratoire.
Une perfusion vous sera également posée à l'hôpital. On vous administrera peut-être des immunoglobulines, qui aideront votre organisme à se rétablir plus rapidement. Dans les cas très graves, un autre traitement possible est ce que l’on appelle une ‘plasmaphérèse’. La technique consiste littéralement à nettoyer le sang. Ces traitements doivent être démarrés le plus vite possible.
La douleur peut être traitée avec des antidouleurs, éventuellement complétés par des séances de kinésithérapie. Le kinésithérapeute joue aussi un rôle essentiel dans le traitement de la faiblesse musculaire. Le manque ou l’absence de mouvement entraîne un affaiblissement très rapide des muscles et peut augmenter les raideurs musculaires. Le kinésithérapeute vous enseignera les exercices adéquats pour l’éviter.
Les personnes atteintes du syndrome de Guillain-Barré restent souvent immobiles pendant de longues périodes. Il en résulte une augmentation du risque de thrombose, qui peut être limité au moyen d’injections quotidiennes.
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