De quoi s’agit-il ?
Les mouvements involontaires (dyskinésies) sont des mouvements spontanés, incontrôlés et indépendants de notre volonté. Ils sont souvent causés par une lésion ou un trouble du système nerveux central (cerveau ou moelle épinière). Il peut s'agir d'un phénomène temporaire et innocent mais le problème peut également s’inscrire dans le cadre d'une maladie, qu’elle soit grave ou non. Les mouvements involontaires suggèrent des dommages aux nerfs ou à la zone du cerveau responsable de la coordination motrice.
On ignore souvent la cause du problème. Parfois c'est une question de gènes et parfois il s’agit d’effets secondaires de médicaments. C'est aussi la raison pour laquelle un bon traitement n'est pas toujours facile à trouver.
Comment les reconnaître ?
Vous constatez des mouvements répétés, d’ampleur variable, dans une partie du corps et vous ne parvenez pas à les contrôler ou les arrêter. Il existe plusieurs sortes de mouvements involontaires :
- En cas de dystonie focale (= contraction involontaire des muscles), ces contractions ne surviennent que dans un seul muscle ou dans un groupe musculaire en particulier.
- En cas de dystonie cervicale, la tête se tord, se penche ou se balance dans une certaine direction. Au fil du temps, le cou reste dans une position anormale, généralement latérale et légèrement tournée (torticolis).
- Avec les « crampes de l’écrivain », des crampes se forment dans la main de celui qui écrit. Cela peut arriver en utilisant un stylo ou un clavier. Le stress aggrave la situation.
- Le blépharospasme se caractérise par la fermeture compulsive des paupières.
- La dystonie oromandibulaire entraîne la contraction des muscles de la bouche, de la mâchoire et de la mastication.
- La dysphonie spasmodique se traduit par une voix étranglée ou voix perturbée par des arrêts (rythme haché), avec un son faible. Le problème est dû à la contraction des muscles de la glotte.
- Les spasmes faciaux sont des crampes des muscles du visage, souvent le long d'une moitié du visage.
- La dystonie généralisée se caractérise par des mouvements involontaires sur tout le corps. Ce problème est souvent héréditaire et commence donc dans l'enfance.
- L'hémiballisme touche les muscles du haut des bras et des cuisses, qui sont « lancés » dans un mouvement large.
- La chorée se réfère à des mouvements rapides et arythmiques, et l’athétose se caractérise par des mouvements de torsion des bras et des jambes. Les 2 anomalies surviennent, entre autres, dans la maladie de Huntington et sont souvent accompagnées de lésions cérébrales.
- Le syndrome des jambes sans repos provoque une sensation désagréable dans les deux jambes, généralement au moment d’aller dormir. La personne ne parvient pas à rester couchée sans bouger et doit se lever régulièrement pour marcher.
- Parfois, les mouvements involontaires sont un effet secondaire des médicaments. C’est surtout le cas avec les antipsychotiques et les médicaments destinés à traiter la maladie de Parkinson. L’antiémétique Primpéran® et certains antidépresseurs peuvent aussi les provoquer. Les anomalies peuvent être temporaires et disparaître avec l’arrêt du médicament. Mais elles peuvent parfois persister. Il peut s’agir de contractions des muscles tout à fait caractéristiques, mais on peut également envisager une agitation motrice (acathisie) lorsqu’on ressent un besoin compulsif de bouger. Des mouvements involontaires autour de la bouche, des membres et du tronc peuvent également survenir.
- Les myoclonies sont des contractions et des secousses musculaires involontaires brèves.
- Les tics sont des mouvements brefs et compulsifs, généralement au niveau du visage ou du cou.
- Le tremblement peut aussi être considéré comme un mouvement involontaire.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Le médecin commence par vous écouter, puis procède à un examen clinique en se concentrant particulièrement sur le système nerveux. Il peut être utile de lui montrer des séquences vidéos que vous auriez filmées. Le passage en revue de vos médicaments est important pour détecter des effets secondaires.
Que pouvez-vous faire ?
En cas de symptômes légers, attendez un peu. Souvent, les mouvements involontaires disparaissent aussi spontanément qu’ils sont apparus. S’ils persistent et sont très prononcés, consultez le médecin.
Que peut faire votre médecin ?
L’approche qu’il va adopter dépendra grandement de la cause suspectée des mouvements involontaires. S'il s'agit de l’effet secondaire d'un médicament, il se peut qu’il en adapte la dose ou qu’il vous fasse arrêter de le prendre. Les tableaux cliniques plus prononcés nécessitent une approche spécialisée.
Sources