De quoi s’agit-il ?
La démence est une affection du cerveau marquée par un déclin des fonctions intellectuelles. Elle se caractérise par une altération de la mémoire, associée à au moins un autre trouble cognitif (par exemple, des problèmes d'élocution, une perte d'orientation dans le temps et dans l'espace, des problèmes de compréhension du sens du langage, etc.). De ce fait, les activités ordinaires de la vie quotidienne deviennent difficiles et parfois même impossibles.
Le principal facteur de risque de développement d'une démence est l’âge.
Différentes causes sont possibles. Les 2 principales sont la démence vasculaire et la maladie d’Alzheimer. Une démence vasculaire est due à un problème de circulation (hémorragie cérébrale, infarctus cérébral, caillot de sang dans un vaisseau sanguin du cerveau). Dans la maladie d’Alzheimer, il y a une perte de cellules nerveuses et une accumulation de certaines substances dans le tissu cérébral.
Un certain nombre d’affections du cerveau peuvent en outre s’accompagner de démence, comme la maladie de Parkinson et la démence à corps de Lewy. La maladie de Parkinson est associée à une perturbation de la production de dopamine dans une région déterminée du cerveau. La démence à corps de Lewy est la conséquence du dépôt d'une substance dans les cellules nerveuses, principalement du cortex cérébral, avec formation de ce que l’on appelle des corps de Lewy.
La démence peut aussi résulter d'une association de plusieurs facteurs. Une personne atteinte de la maladie de Parkinson peut ainsi souffrir simultanément de la maladie d’Alzheimer.
Quelle est leur fréquence ?
Parmi les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, la détérioration progressive de la mémoire est 4 à 6 fois plus fréquente que dans la population générale. D’après les études, 60 à 70 % des personnes atteintes de la maladie de Parkinson souffrent de troubles de la mémoire.
La démence à corps de Lewy touche environ 5 % des personnes âgées de plus de 75 ans. Elle est un peu plus fréquente chez les hommes.
Comment les reconnaître ?
Démence de la maladie de Parkinson
La maladie de Parkinson se caractérise par des tremblements, une raideur et une lenteur de mouvement (les « troubles moteurs extrapyramidaux »). Les personnes atteintes de la maladie de Parkinson marchent à petits pas et ont tendance à accélérer et à tomber. Elles ont souvent des difficultés de démarrage dues au blocage.
Plus l'âge est élevé et plus les symptômes sont graves, plus le risque de démence concomitante est grand. Celle-ci se caractérise par un déclin cognitif progressif marqué par des troubles de l'attention, de l’orientation dans le temps et l'espace, de la mémoire et de l’exécution des activités quotidiennes.
Il peut aussi être question de changements de comportement, tels que le manque d'initiative, les hallucinations, les délires, la somnolence et les changements de personnalité.
Vous pouvez vous-même constater les troubles de la mémoire, surtout en ce qui concerne la mémoire à court terme. Il se peut que vous ne vous souveniez plus des événements de la veille et que vous éprouviez des difficultés à retenir de nouvelles informations. Au final, les troubles de la mémoire peuvent s'aggraver et il se peut que vous ne reconnaissiez plus un ami ou un membre de votre famille.
L'entourage le remarque souvent, car les activités quotidiennes deviennent soudainement plus difficiles et la personne change de comportement. Elle peut, par exemple, ne plus trouver son chemin dans un environnement familier, éprouver plus de difficultés à tenir une conversation ou à réaliser des gestes complexes (comme s'habiller ou cuisiner), avoir des réactions différentes de la normale et marcher moins facilement.
Démence à corps de Lewy
La démence à corps de Lewy se caractérise par les hallucinations visuelles, qui reviennent régulièrement. La personne voit des choses qui n’existent pas.
Les symptômes moteurs (rigidité en mouvement) sont identiques à ceux observés dans la maladie de Parkinson. Souvent, un tremblement au repos est également visible.
L'attention et la vigilance fluctuent parfois beaucoup, ce qui peut donner lieu à une alternance d’épisodes de présence normale et d’absence extrême.
Les troubles de la mémoire ne surviennent que tardivement. Ils ne sont pas encore présents aux premiers stades de la maladie. S’ils le sont, la personne souffre probablement aussi de la maladie de Parkinson à un stade précoce.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Le médecin vous posera des questions sur d’éventuels symptômes et vous soumettra à un examen neurologique approfondi. Pour ce faire, il vous demandera d’effectuer différentes tâches, comme toucher votre nez du doigt ou réaliser des calculs ou des exercices linguistiques. Il évaluera également votre force musculaire.
Le médecin suspectera une démence de la maladie de Parkinson s'il constate les éléments suivants :
- diagnostic de la maladie de Parkinson posé au moins un an avant le début du déclin cognitif progressif ;
- symptômes cognitifs : troubles de l'attention, des fonctions exécutives, des fonctions spatiales visuelles et de la mémoire ;
- symptômes comportementaux : manque d'initiative, changements de personnalité, hallucinations, délires, somnolence excessive en journée.
Le médecin suspectera une démence à corps de Lewy si au moins 2 des 3 critères suivants sont remplis :
- fluctuation de la fonction cognitive (fonctions cérébrales), avec variations de l'attention et de la vigilance ;
- hallucinations visuelles détaillées et répétitives ;
- caractéristiques motrices du parkinsonisme : raideur, lenteur, troubles de la marche et, parfois, tremblements.
Que pouvez-vous faire ?
Une activité physique et intellectuelle régulière pourrait avoir un effet favorable en termes de prévention de la démence et en ralentir l’évolution.
Si vous pensez reconnaître, chez vous ou chez l’un de vos proches, des troubles de la mémoire ou d'autres troubles cognitifs ayant un impact sur les activités quotidiennes, parlez-en au médecin.
Que peut faire votre médecin ?
On ne peut pas guérir la démence. Des médicaments adaptés peuvent éventuellement en ralentir légèrement l’évolution et en maîtriser les symptômes, mais n’est certainement pas la base du traitement. Les antipsychotiques ont également un rôle limité à jouer en vue de maîtriser les hallucinations visuelles et la confusion.
Le médecin examinera, en coopération avec d’autres prestataires de soins, la nécessité et la possibilité de prévoir une assistance supplémentaire, par exemple une aide-ménagère, des soins infirmiers, des séances de kinésithérapie et/ou des aménagements du domicile. Par ailleurs, les parents proches et les amis doivent être informés au sujet de la démence et des moyens de gérer la maladie de leur proche.
Sources