De quoi s’agit-il ?
L’âge exerce une influence sur la mémoire et sur les processus d’apprentissage. La vieillesse va de pair avec un léger déclin de la capacité à retenir les choses et à acquérir de nouvelles connaissances et compétences, de l’émergence de souvenirs spontanés et du raisonnement. Avec l'âge, cependant, la capacité à mémoriser des informations, la capacité d'apprentissage, la possibilité de se rappeler des souvenirs et de reconnaître des choses du passé ne sont pas atteintes. Cela signifie donc que le processus normal de vieillissement n’a pas d’influence notoire sur les activités quotidiennes et les agissements sociaux d’un individu.
Par les termes troubles de la mémoire, nous entendons une diminution de la capacité à retenir des informations, de les stocker et de les reproduire. La cause du problème réside dans une diminution du fonctionnement de certaines parties du cerveau.
Les symptômes cognitifs font référence à une baisse de l'attention, des fonctions exécutives, de la pensée abstraite, de l'orientation, du langage, de la mémoire et des aptitudes visuelles. Le déficit cognitif léger (MCI ou Mild Cognitive Impairment) se rapporte à un ensemble de symptômes liés à une diminution des performances de la mémoire et/ou au recul des capacités d’apprentissage et de connaissances, sans impact majeur sur les activités normales du quotidien. L’origine du problème se trouve en général dans une combinaison de plusieurs facteurs.
Une maladie de la mémoire entraîne un déclin marqué tant de la mémoire que des fonctions cognitives, comme l’élocution et l’exécution de tâches. Le résultat final sera presque toujours la démence. Les maladies de la mémoire les plus fréquentes sont la maladie d’Alzheimer, la démence vasculaire (imputable à une baisse de la circulation sanguine) et des maladies qui peuvent affecter le cerveau comme la maladie de Parkinson.
Nous parlons de démence lorsque l’atteinte de la mémoire et des fonctions cognitives est telle que l’autonomie dans les activités quotidiennes, au travail et dans les relations sociales se détériore. Le terme de « démence » renvoie à l’ensemble des symptômes. Il ne s’agit pas d'une maladie en soi, mais l’origine est toujours somatique. En général, la démence est progressive, c’est-à-dire qu’elle s’aggrave avec le temps. Parfois, une anomalie traitable, comme une hypothyroïdie, est à l’origine du problème.
Quand suspecter un trouble de la mémoire ?
- Quand un membre de la famille remarque des changements ;
- En cas de perte de mémoire persistante et invalidante ;
- En cas de difficultés à exécuter un travail ou des tâches domestiques ;
- En cas d'arrivée tardive à des rendez-vous ;
- En cas d'utilisation inappropriée de certains services et de difficulté à suivre des instructions de traitement ;
- En cas de confusion ;
- En cas de mauvaise convalescence suite à une maladie aiguë ou une intervention ;
- En cas de difficulté à trouver les mots ;
- En cas de problèmes d’orientation, comme la tendance à se perdre et à perdre la notion du temps ;
- En cas d'erreurs de perception ;
- En cas de dépréciation du raisonnement et de la résolution de problèmes ;
- En cas de difficultés à gérer des affaires financières ;
- En cas de changement de personnalité ;
- En cas de méfiance à l’égard des autres ou d’anxiété, de retrait des contacts sociaux et de déclin de la prise d’initiatives ;
- En cas de baisse de la vigilance, remarquée par un médecin ou du personnel infirmier en visite.
Causes et évaluation de la dégradation de la mémoire
Les troubles de la mémoire nécessitent toujours des examens complémentaires. Il convient de toujours exclure une dépression et d’autres causes traitables.
Les causes sont subdivisées en :
- Causes transitoires ;
- Complications de maladies chroniques ;
- Maladie progressive de la mémoire ;
- Causes traitables.
Les causes transitoires s’atténuent ou peuvent disparaître à la longue.
- Anomalies au niveau de la circulation sanguine intracrânienne ;
- AIT (accident ischémique transitoire), un rétrécissement ou une obstruction transitoire d'un vaisseau intracrânien ;
- Perte de mémoire globale transitoire (amnésie), après un accident par exemple ;
- Lésions du cervelet ;
- Crise d’épilepsie ;
- Effets secondaires de médicaments ou de produits stimulants ;
- Causes psychiatriques, comme une dépression, de l’anxiété, un épuisement professionnel ou burnout, des psychoses, etc ;
- État confusionnel.
Nous pouvons considérer les complications de maladies chroniques comme des lésions permanentes pendant ou après une maladie.
- Lésion cérébrale ;
- Troubles de la circulation sanguine ;
- Inflammations ;
- Carence en vitamine B1 ;
- Cicatrices après une intervention chirurgicale ou une radiothérapie ;
- Lésions cérébrales induites par l’alcool.
Maladies progressives de la mémoire consécutives d’affections cérébrales en évolution, dont les plus connues sont :
- La maladie d’Alzheimer ;
- La démence vasculaire due à une mauvaise circulation sanguine.
Les causes traitables regroupent une série d’affections accompagnées de troubles de la mémoire comme symptôme parmi d’autres.
- Troubles psychiatriques, comme la dépression ;
- Troubles métaboliques, comme des troubles thyroïdiens ;
- Carence en vitamine B12, en acide folique, en acide nicotinique, etc. ;
- Infections cérébrales comme le VIH, la maladie de Lyme, l'herpès, etc. ;
- Hémorragies et tumeurs cérébrales ;
- Un manque d’oxygène au cerveau dû à une BPCO, de l’anémie ou une tension artérielle trop basse ;
- Les effets secondaires de certains médicaments, comme des calmants et des somnifères ;
- Les effets secondaires de substances toxiques pour le système nerveux, comme l'alcool.
Démence
La démence se caractérise par une déficience de la mémoire et une déficience cognitive. Cette dernière s’exprime à travers des difficultés de langage (aphasie), la personne ne parvenant pas ou plus à trouver les bons mots. Souvent, ce problème va de pair avec le fait de ne plus parvenir à reconnaître des objets. En outre, la personne a du mal à effectuer des activités motrices correctes. Les fonctions exécutives comme la planification et l’organisation s’en voient aussi perturbées. Réaliser différentes opérations consécutives devient très complexe.
La démence est classée par ordre de gravité en forme légère, modérée et sévère.
- En cas de démence légère, la personne est, en dépit de sa détérioration, encore en mesure de vivre chez elle en toute autonomie et d’avoir un jugement raisonnable.
- En cas de démence modérée, un certain degré de supervision est nécessaire. La capacité à fonctionner en toute autonomie est affaiblie. La conduite d’un véhicule devient difficile et la compétence juridique est également compromise.
- En cas de démence sévère, une surveillance continue s’impose et les activités quotidiennes ne sont plus possibles de manière autonome.
En savoir plus ?
www.mongeneraliste.be/nos-dossiers/alzheimer-memoire
www.mongeneraliste.be/maladies/parkinson-apprendre-a-vivre-avec-la-maladie
Sources