Méningite (inflammation des méninges) chez l’enfant

De quoi s’agit-il ?

La méningite est une inflammation des méninges, les membranes qui recouvrent le cerveau. Elle est généralement causée par une bactérie ou un virus. Situées juste en dessous du crâne, les méninges protègent le cerveau.

Une méningite causée par une bactérie est très grave et peut menacer le pronostic vital si elle n’est pas traitée rapidement par des antibiotiques. Trois principaux germes peuvent provoquer une méningite bactérienne : le méningocoque, le pneumocoque (surtout connu en cas de pneumonie) et Haemophilus influenzae (de type b) (Hib). Ces germes sont présents dans le nez et la gorge (où ils sont inoffensifs). Ils peuvent être transmis par la toux, les éternuements et les contacts rapprochés. Ils peuvent également provoquer une infection grave généralisée (septicémie).

La méningite virale est moins grave que la méningite bactérienne : elle ne nécessite pas de traitement et guérit spontanément.

Quelle est leur fréquence ?

Les vaccinations contre diverses formes de méningite bactérienne sont prévues dans le calendrier de vaccination en Belgique. Le nombre de cas de méningite a donc fortement diminué.

La méningite à méningocoques touche environ 1 personne sur 100 000 par an, en particulier les enfants de moins de 5 ans et les jeunes âgés de 15 à 19 ans. Si le nombre de cas causés par la bactérie Haemophilus influenzae de type b était encore de 40-60 sur 100 000 par an en 1990, il est aujourd’hui tombé à moins de 1 sur 100 000 par an. La méningite à pneumocoques est, elle aussi, de moins en moins fréquente avec, chaque année, 1-2 cas pour 100 000 enfants de moins de 15 ans.

La méningite virale est beaucoup plus courante.

Comment la reconnaître ?

Un enfant atteint de méningite bactérienne est gravement malade. La maladie débute souvent comme une ‘grosse grippe’, s’accompagnant éventuellement des symptômes suivants :

• une forte fièvre,

• des douleurs aux muscles,

• des maux de tête,

• une sensation de malaise,

• une somnolence et une confusion,

• des nausées et des vomissements.

L’irritation des méninges entraîne une raideur de la nuque. Cette raideur empêche de porter le menton à la poitrine. Ce signe n’est pas toujours présent, en particulier chez le bébé. Ce dernier peut en revanche souffrir d’une hypersensibilité entraînant de telles douleurs lorsque vous levez ses petites jambes pour changer sa couche qu’il se met systématiquement à pleurer. De même, il boit souvent mal, pleure anormalement, présente une diminution du tonus musculaire ou une faiblesse musculaire et il a la peau inhabituellement pâle ou grise.

Dans le cas d'une infection grave généralisée (septicémie), des taches rouge-violacé (pétéchies) apparaissent sur la peau et ne disparaissent pas à la pression. Vous pouvez faire le test en exerçant une pression avec un verre : appuyer le verre sur la peau, regardez à travers le verre, et voyez si les taches disparaissent ou persistent.

Une diminution du niveau de conscience survient également. Dans ce cas, il n’y a plus de réaction adéquate aux questions ou aux stimulations.

Une méningite virale a en principe les mêmes symptômes, mais ils se développent plus lentement et sont moins graves. L’enfant est beaucoup moins malade. La maladie est souvent présente depuis un certain temps au moment où le médecin est consulté.

Comment le diagnostic est-il posé ?

Le médecin pensera au diagnostic de méningite sur la base des symptômes. S’il a une suspicion, il vous orientera de toute urgence vers l’hôpital pour un bilan sanguin et une ponction lombaire. Cette procédure consiste à prélever un peu de liquide céphalorachidien pour des examens complémentaires, qui permettront d’identifier l’agent responsable de la méningite et de choisir le traitement le plus efficace.

Que pouvez-vous faire ?

En cas d'infection qui ressemble à une grippe (infection pseudo-grippale) accompagnée d'une forte fièvre, d’intenses maux de tête, de vomissements et d'une raideur de la nuque, consultez le médecin au plus vite. Si votre enfant est gravement malade, qu'il a la nuque raide et qu’il présente une diminution du niveau de conscience, emmenez-le immédiatement à l'hôpital.

Les enfants peuvent recevoir des vaccins contre les méningocoques du groupe C, contre la bactérie Hib et contre le pneumocoque. Ces vaccins diminuent le risque de méningite. Ils font partie du schéma de vaccination de base et sont gratuits.

Que peut faire votre médecin ?

La méningite virale guérit d'elle-même. Le traitement vise dès lors essentiellement à soulager les symptômes, notamment au moyen d'un médicament contre les vomissements et d'un antidouleur. Si l’état général de l’enfant le permet, le traitement peut être administré à domicile.

Lorsque les symptômes sont très sévères, un traitement par antibiotique (antibiothérapie) est démarré à l'hôpital en attendant les résultats des analyses réalisées sur le sang et le liquide céphalorachidien. Si la méningite est d’origine virale, les antibiotiques seront arrêtés.

Le traitement d’une méningite bactérienne se fait à l'hôpital, avec de fortes doses d'antibiotiques par perfusion. Parfois, on y ajoute aussi de la cortisone.

La méningite à méningocoques peut être contagieuse et les germes se transmettent par un contact étroit durant plusieurs heures (éternuements, quintes de toux, baisers, etc.). Un antibiotique est dès lors recommandé pour certains proches (famille, enfants, etc.) afin de prévenir une infection chez eux, c’est ce qu’on appelle une antibiothérapie préventive.