De quoi s’agit-il ?
La méningite est une inflammation des méninges, les membranes qui recouvrent le cerveau. Elle est généralement causée par une bactérie ou un virus. Situées juste en dessous du crâne, les méninges protègent le cerveau.
Une méningite causée par une bactérie est grave et peut menacer le pronostic vital si elle n’est pas traitée rapidement par des antibiotiques. Les 3 principaux germes qui peuvent provoquer une méningite bactérienne sont le méningocoque, le pneumocoque (surtout connu en cas de pneumonie) et Haemophilus influenzae (de type b) (Hib). Ces germes sont présents dans le nez et la gorge (où ils sont inoffensifs). Ils peuvent être transmis par la toux, les éternuements et les contacts rapprochés. Ils peuvent également provoquer un empoisonnement du sang (septicémie).
La méningite virale est moins grave que la méningite bactérienne : elle ne nécessite pas de traitement et guérit spontanément.
Quelle est sa fréquence ?
Il n’existe pas de chiffres précis quant à la fréquence de la méningite en Belgique. La méningite virale est plus fréquente que la méningite bactérienne.
En Belgique, le nombre de cas de graves infections à méningocoques a connu une forte baisse depuis 2002 et l’introduction d'un programme de vaccination générale contre les méningocoques du groupe C. Depuis 2008, le nombre de cas confirmés tourne autour d'une centaine par an1.
Les enfants, les jeunes et les personnes dont le système immunitaire est affaibli sont particulièrement sensibles à la méningite.
Comment la reconnaître ?
Une méningite bactérienne débute souvent comme une ‘grosse grippe’, s’accompagnant éventuellement des symptômes suivants :
- une forte fièvre,
- des douleurs aux muscles,
- des maux de tête,
- une sensation de malaise,
- une somnolence et une confusion,
- des nausées et des vomissements.
L’irritation des méninges entraîne une raideur de la nuque. Cette raideur empêche la personne concernée d’abaisser le menton vers la poitrine. Ce signe n’est cependant pas toujours présent.
Chez le bébé, il arrive parfois que la nuque ne soit pas raide. Mais il peut par contre souffrir d’une hypersensibilité entraînant de telles douleurs lorsque vous levez ses petites jambes pour changer sa couche qu’il se met systématiquement à pleurer. De même, il boit souvent mal.
Dans le cas d'un empoisonnement du sang (septicémie), il apparaît des taches rouge-violacé (pétéchies) sur la peau, qui ne disparaissent pas à la pression. Vous pouvez faire le test en exerçant une pression avec un verre.
Une diminution du niveau de conscience survient également. Dans ce cas, on ne réagit plus adéquatement aux questions ou aux stimuli.
Une méningite virale a en principe les mêmes symptômes, mais ils se développent plus lentement et sont moins graves. L’état général de la personne est beaucoup moins affecté. La maladie est souvent apparue depuis un certain temps au moment où elle consulte le médecin.
Dans de rares cas, il se développe une forme chronique de méningite. Cela peut se produire en marge d’une tuberculose, d'une syphilis et d'une maladie de Lyme (borréliose). La personne atteinte présente naturellement aussi les signes de cette autre maladie. Dans ce type de situation, les symptômes se développent sur une période de plusieurs semaines.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Le médecin suspectera le diagnostic de méningite sur la base de vos symptômes. Si c’est le cas, il vous orientera de toute urgence vers le spécialiste pour un bilan sanguin et une ponction lombaire. La ponction lombaire consiste à prélever un peu de liquide cérébrospinal (= liquide dans le cerveau et la moelle épinière) pour des examens complémentaires, qui permettront d’identifier l’agent responsable de la méningite et d'ainsi choisir le traitement le plus efficace.
Que pouvez-vous faire ?
En cas d'infection pseudo-grippale accompagnée d'une forte fièvre, d’intenses maux de tête, de vomissements et d'une raideur de la nuque, il est conseillé de consulter le médecin au plus vite.
Les enfants peuvent recevoir des vaccins contre les méningocoques du groupe C et contre la bactérie Hib. Ces vaccins diminuent le risque de méningite. Ils font partie du schéma de vaccination de base et sont gratuits.
Que peut faire votre médecin ?
La méningite virale guérit d'elle-même. Le traitement vise dès lors essentiellement à soulager les symptômes, notamment au moyen d'un médicament contre les vomissements et d'un antidouleur. Si votre état général le permet, le traitement peut être administré à domicile.
Lorsque les symptômes sont très sévères, une antibiothérapie est démarrée à l'hôpital dans l'attente des résultats des analyses réalisées sur le sang et le liquide céphalorachidien prélevés. Si la méningite est d’origine virale, les antibiotiques seront arrêtés.
Le traitement d’une méningite bactérienne se fait à l'hôpital, moyennant l’administration de fortes doses d'antibiotiques par perfusion. Parfois, on y ajoute aussi de la cortisone.
La méningite à méningocoques peut être contagieuse et les germes se transmettent par un contact étroit durant plusieurs heures (éternuements, quintes de toux, baisers, etc.). Une antibiothérapie préventive est dès lors recommandée pour certains proches (famille, enfants, etc.)
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