Cancer du pancréas

De quoi s’agit-il ?

Le pancréas est une glande digestive qui se trouve dans le haut du ventre, derrière l'estomac. Il a deux fonctions :

• Produire et sécréter des hormones dans le sang, telles que l'insuline et le glucagon pour réguler le taux de sucre dans le sang (glycémie) (sécrétion endocrine) ;

• Produire et sécréter des enzymes dans l'intestin grêle pour la digestion des sucres, des graisses et des protéines (sécrétion exocrine).

Le terme ‘cancer du pancréas’ est utilisé pour désigner différentes sortes de tumeurs. L’adénocarcinome du pancréas est une des formes les plus fréquentes. Les tumeurs des îlots pancréatiques (insulinome, gastrinome, vipome, tumeurs carcinoïdes, etc.) produisent elles-mêmes des hormones et sont très rares.

Chances de survie

Sans traitement, le cancer du pancréas est particulièrement fatal : la survie moyenne après avoir reçu le diagnostic s’élève à environ 4 à 6 mois. Seul 1 patient sur 5 peut être traité dans le but d’être guéri. En général, le pourcentage de survie après avoir reçu le diagnostic d'un adénocarcinome pancréatique à 5 ans est à peine de 12 %.

Diagnostic

Les étapes du diagnostic ne visent donc pas seulement à établir le diagnostic lui-même, mais également à déterminer à un stade précoce si une guérison est possible. Pour ce faire, on tient compte de l'étendue et du stade de la tumeur (c’est ce qu’on appelle une « stadification »).

Quelle est sa fréquence ?

Le risque de développer un cancer du pancréas augmente avec l’âge. En Belgique, on en dénombre plus de 1 600 nouveaux cas tous les ans. La maladie apparaît en moyenne autour de l’âge de de 70 ans. C’est la 11e forme de cancer la plus fréquente en Belgique (3 % de tous les cancers). En 2016, 1 705 personnes n’ont pas survécu à ce cancer en Belgique.

Comment le reconnaître ?

Il est conseillé de consulter un médecin si :

• vous avez une sensation désagréable et persistante dans le haut du ventre ;

• vous avez perdu du poids au cours des derniers mois/dernières semaines sans pouvoir en expliquer la raison.

Comment le diagnostic est-il posé ?

Le médecin pensera à la possibilité d'un cancer du pancréas si vous le consultez pour des douleurs dans le haut du ventre, pour un diabète apparu récemment ou pour une inflammation du pancréas (pancréatite aiguë). Le médecin fera la liste de vos plaintes et sera particulièrement attentif aux symptômes suivants :

• perte de poids ;

• mal inexpliqué dans le haut du ventre ;

• jaunisse, principalement si vous n’avez pas vraiment de douleur ;

• douleur dans le haut du ventre qui peut irradier vers le dos ;

• diabète d’apparition récente ;

• perte d'appétit ;

• malaises ;

• des symptômes spécifiques qui peuvent indiquer une production trop élevée d’hormones pancréatiques.

Plus de 90 % des personnes atteintes d'une tumeur au pancréas présentent une perte de poids, ont mal dans le haut du ventre ou font une jaunisse.

Examens

Un certain nombre d'autres aspects est également contrôlé. Les examens de base sont les suivants :

• une échographie et un CT scan du haut du ventre ;

• Un échantillon de sang est prélevé pour déterminer quelques paramètres.

Il arrive que des examens complémentaires soient nécessaires pour confirmer le diagnostic, notamment par :

• endoscopie ;

• une IRM ;

• un PET-CT ;

• une laparoscopie (chirurgie exploratrice) dans le ventre.

L’examen endoscopique permet de regarder à l’intérieur du système gastro-intestinal pour vérifier où le problème peut bien se situer. Pendant cet examen, le médecin peut éventuellement réaliser des interventions chirurgicales ou réaliser des imageries.

Que peut faire votre médecin ?

• On peut réaliser une opération de Whipple (pancréatoduodénectomie) chez environ 1 personne sur 5 atteinte du cancer du pancréas.

  • L'intervention consiste à enlever le pancréas et le duodénum. Cela n'est possible que si la tumeur ne s'est pas étendue aux tissus voisins.

• Une chimiothérapie ou une radiothérapie est souvent administrée si la tumeur s'est étendue aux tissus voisins.

  • Le traitement soulage les plaintes et symptômes chez environ la moitié des malades, mais n’a quasiment aucun effet à long terme sur leurs chances de survie.

• Afin de soulager les symptômes et éventuellement l'obstruction des voies biliaires, on peut placer un stent. Une intervention chirurgicale peut également permettre de dévier le tractus gastro-intestinal où le problème se situe.