De quoi s’agit-il ?
Le préfixe « poly » signifie « beaucoup », et le terme « neuropathie » renvoie à une maladie du tissu nerveux (les nerfs assurent notamment la commande des muscles et de la sensation). La polyneuropathie signifie donc que les nerfs sont touchés à plusieurs endroits du corps.
Nous distinguons quatre grands groupes :
- Les neuropathies toxiques sont dues à toutes sortes de toxines, tel que l’alcool, des métaux lourds (e.a. arsenic, plomb, mercure, thallium, or), des solvants (e.a. hexane, acrylamide, disulfure de carbone, organophosphates) et des médicaments (e.a. médicaments contre le cancer, certains antibiotiques, médicaments pour les troubles du rythme cardiaque).
- Les neuropathies métaboliques sont consécutives de troubles du métabolisme. La cause la plus connue d'une neuropathie métabolique est le diabète, mais une insuffisance rénale, certaines carences en vitamines (surtout la vitamine B12), une thyroïde paresseuse (hypothyroïdie) et certains cancers peuvent aussi déclencher l’affection.
- La neuropathie héréditaire (maladie de Charcot-Marie-Tooth) affecte surtout les nerfs de la région de la cheville.
- Les polyneuropathies associées à des troubles immunologiques (affections qui affectent le système immunitaire). La cause est une infection (par exemple borréliose de lyme, sida, lèpre) ou la production d’anticorps affectant le tissu nerveux en soi (comme c’est le cas dans le syndrome de Guillain-Barré et certaines maladies systémiques).
Dans approximativement 25 % des cas, même après un examen approfondi, on ne parvient pas à trouver la cause du problème.
Quelle est leur fréquence ?
En Belgique, on diagnostique une polyneuropathie chez 1,91 hommes sur 1 000 par an. Chez la femme, cette proportion monte à 2,06 sur 1 000.
Comment la reconnaître ?
Les symptômes surviennent surtout à hauteur des bras et des jambes. Les nerfs régulent la sensation (nerfs sensoriels) et assurent la force et la mobilité des muscles (nerfs moteurs).
La polyneuropathie étant un trouble qui affecte soit uniquement les nerfs de la sensation (nerfs sensoriels), soit uniquement les nerfs du mouvement (nerfs moteurs), soit les deux types de nerfs, les symptômes peuvent être à la fois moteurs et sensoriels. Le patient peut donc présenter des troubles sensoriels (symptômes sensoriels) : engourdissements, fourmillements, sensation changeante, hypersensibilité, irritations et même douleur. La douleur peut varier d’une douleur fulgurante à une douleur lancinante et de coups d’aiguille. Les crampes, l’atrophie des muscles et la faiblesse musculaire sont des signes pouvant suggérer une détérioration des nerfs moteurs. Elle s’exprime à travers une baisse de la force et peut même entraîner une paralysie.
Chez les personnes atteintes d'une polyneuropathie qui affecte les deux types de tissu nerveux, c’est surtout la perte de la motricité fine qui est perceptible au début. Dans ce cas, la personne a du mal à ramasser quelque chose de petit au sol ou à faire entrer un fil dans une aiguille. Avec le temps, les grands muscles commencent aussi à se dégrader. Un bon exemple de cette dégradation musculaire est le « pied tombant » : il n’est plus possible de dérouler le pied, qui frappe contre le sol. En raison de la baisse de force dans les mains, la personne ne parvient plus à ouvrir une bouteille, par exemple.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Le diagnostic découle généralement de la nature des symptômes. Mais trouver une cause n’est pas chose aisée. Le médecin commencera par vous poser une série de questions : avez-vous du diabète ? Buvez-vous de l'alcool régulièrement ? Êtes-vous en contact avec des substances toxiques au travail ? Quels médicaments prenez-vous ? Suivez-vous un régime alimentaire particulier ?
S’en suivra un examen neurologique. Durant cet examen, le médecin teste votre force, vos réflexes et vos sensations.
Enfin, un bilan sanguin de routine est dressé avec détermination de la glycémie, de la fonction rénale et de la teneur en vitamine B12.
Si tous ces examens ne permettent pas de préciser le problème, vous serez orienté vers un neurologue pour des examens complémentaires.
Que pouvez-vous faire ?
Arrêtez de consommer de l’alcool. Si vous êtes diabétique, il est très important que votre glycémie soit bien réglée. Si nécessaire, votre régime alimentaire et vos médicaments doivent être ajustés. Une carence en vitamine B12 est fréquente chez les végétaliens convaincus. On trouve surtout de la vitamine B12 dans la viande, les œufs et les produits laitiers. En cas d’exposition professionnelle à des substances toxiques, vous devrez arrêter temporairement vos activités. Adoptez des mesures de sécurité au travail, comme le port de vêtements et d'un masque adaptés.
Que peut faire votre médecin ?
Le traitement dépend de la cause sous-jacente. Il convient d’optimiser le traitement en cas de diabète. En cas de carence en vitamine B12 qui n’est pas contrôlable par l’alimentation, des médicaments ou des injections mensuelles de vitamine B12 peuvent être prescrits. La névralgie est traitée avec de la carbamazépine, de la gabapentine ou certains antidépresseurs. La dose est progressivement augmentée. Malheureusement, la névralgie est un type de douleur difficile à traiter, car peu de médicaments permettent vraiment de la soulager.
En savoir plus ?
www.mongeneraliste.be/maladies/nevrites-neuropathies-nerfs
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