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Alcool et problèmes neurologiques

Alcool et problèmes neurologiques

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De quoi s'agit-il ?

L'alcool est toxique pour le cerveau et les nerfs (système nerveux).

Le cerveau est protégé par une barrière, la barrière hémato-encéphalique. Cette barrière bloque le passage de certaines substances toxiques pour le cerveau, au départ de la circulation sanguine. Mais l’alcool traverse quand même cette barrière et pénètre dans le cerveau.

L’alcool traverse également le placenta et peut causer plusieurs problèmes chez l’enfant.

Une consommation excessive d'alcool sur une longue durée peut provoquer des anomalies du système nerveux. Cela peut aller d’une atteinte légère et passagère, comme la gueule de bois, à des troubles sérieux et permanents, tels que l’épilepsie. Outre l’effet toxique de l’alcool lui-même, une carence en vitamine B1(thiamine) peut également jouer un rôle.

Arrêter de boire de l’alcool peut aussi causer de graves symptômes de sevrage, tels que des crises d’épilepsie ou de la confusion aiguë avec tremblements de tout le corps (delirium tremens).

Aperçu des troubles neurologiques les plus fréquents :

Épilepsie

Les crises convulsives se produisent principalement lors du sevrage d'alcool. Elles surviennent généralement 1 ou 2 jours à quelques semaines après l’arrêt d’une consommation excessive persistante d’alcool.

La consommation excessive d'alcool en un court laps de temps (« le binge drinking ») est également un facteur de risque.

Chez les personnes qui prennent des antiépileptiques, l'alcool modifie l'effet des médicaments. Il faut également tenir compte du fait que les personnes qui boivent ne prennent pas leurs médicaments régulièrement ou même ne les prennent pas du tout. La consommation d’un ou de deux verres d'alcool avec les repas n'a pas d’influence sur les médicaments.

Après une crise d’épilepsie, il est interdit de conduire pendant un certain temps.

Atrophie du cervelet

Le cervelet se trouve à la base du crâne, sous le cerveau. Il joue un rôle dans la capacité de bouger (motricité) et dans la coordination des mouvements.

La consommation excessive d'alcool provoque une atrophie du cervelet ; celui-ci n’est donc pas capable de remplir sa fonction correctement. Les troubles sont généralement limités aux jambes. La personne a une démarche irrégulière et saccadée, elle écarte les jambes, et a des difficulté à marcher en ligne droite.

Lors d’un examen clinique, on peut constater que ses jambes commencent à trembler lorsqu’elle est couchée et qu’on lui demande de soulever les jambes et de plier les genoux à angle droit. Certains mouvements rapides ne peuvent plus être effectués à cause du manque de coordination. La personne n’est pas capable de toucher la pointe de son nez avec la pointe de son index à partir de la position bras tendu (épreuve doigt-nez).

Problèmes cognitifs

Les capacités intellectuelles des personnes alcooliques sont souvent diminuées. C’est 4 fois plus fréquent que chez les personnes qui ne consomment pas d'alcool.

Myélinolyse du centre du pont

Le pont fait partie du tronc cérébral. La myéline forme une gaine autour des nerfs pour les protéger.

Dans la myélinolyse, cette gaine nerveuse protectrice disparaît, et le tissu nerveux n’est plus protégé. La myélinolyse est favorisée par un taux de sodium trop bas (hyponatrémie), situation que l’on peut rencontrer en cas de consommation abusive d’alcool sur le long terme. Si, pour corriger l’hyponatrémie, on administre trop rapidement du sodium en perfusion, il y a un risque de myélinolyse. La myélinolyse est donc une complication due au traitement de l’hyponatrémie.

Dans les formes légères, on ne remarque pratiquement. Dans les cas graves, une paralysie des quatre membres (tétraplégie) est possible, de même qu’une diminution de l’état de conscience et une atteinte des nerfs du crâne avec des difficultés à avaler (troubles de la déglutition), des difficultés à parler et des anomalies des yeux.

Syndrome de Wernicke (affection aiguë du cerveau)

Il s'agit d'un trouble provoqué par une carence en vitamine B1 (thiamine), une vitamine dont le corps a besoin pour assimiler l'amidon, substance que l’on trouve dans le pain, les pommes de terre, les pâtes... Ce trouble survient principalement en cas de dénutrition. Les personnes alcooliques varient généralement peu leur alimentation, elles sautent souvent des repas ou elles ne mangent rien du tout.

Cela peut entraîner divers symptômes. Ils ne se produisent pas nécessairement tous en même temps.

  • Symptômes au niveau des yeux : mouvement saccadé du globe oculaire lorsqu'on regarde dans une certaine direction (nystagmus), paralysie des mouvements des yeux, paupière tombante, taille inégale des pupilles, saignements dans la rétine ;

  • Symptômes cognitifs : psychose de Korsakov caractérisée par une perte de la mémoire à court terme, une désorientation et de la confusion, de l’euphorie, des délires, des difficultés de concentration, de l’agitation ou de la passivité, une dépression ;

  • Troubles de la marche et troubles de l’équilibre ;

  • Troubles de la conscience : somnolence, inconscience ;

  • Mauvaise régulation de la température corporelle : température trop basse (hypothermie) ou trop élevée (fièvre) ;

  • Chute de la tension artérielle (hypotension).

Pellagre

La pellagre est une maladie causée par une carence en acide nicotinique ou son précurseur, le tryptophane. Elle peut s’accompagner de problèmes de peau, de diarrhée, de démence, de paralysie spastique, d’une atteinte du système nerveux, de perte de l’appétit. Elle est rare dans nos régions.

Troubles du spectre de l’alcoolisation fœtale (TSAF)

L’alcool peut atteindre le fœtus par le placenta et être à l’origine de toute une série de problèmes après la naissance.

Autre

  • Atteinte des nerfs et des muscles ;

  • Risque augmenté de lésions cérébrales, de saignements dans le cerveau, d’atteinte du cerveau parce que le foie ne fonctionne pas bien, de troubles des mouvements et de tremblements (principalement en cas de sevrage), de troubles du sommeil, de certaines infections.

Que pouvez-vous faire ?

Arrêtez immédiatement, complètement et définitivement de boire de l'alcool. Faites-vous aider par une association pour alcooliques telle que les Alcooliques anonymes (AA).

Une alimentation équilibrée et saine est nécessaire pour une bonne réadaptation.

Pour réduire les risques de dommages dus à l’alcool, ne buvez pas plus de 10 verres standard (unités) par semaine. Limitez la quantité totale d'alcool que vous buvez chaque fois. La consommation excessive d'alcool en un court laps de temps (« binge drinking ») est très nocive.

Avant l’âge de 18 ans, il vaut mieux ne pas boire d’alcool.

Que peut faire le médecin ?

Le médecin corrigera les carences telles que celles en sodium et en vitamine B1 (thiamine). Il donnera temporairement des médicaments contre la confusion et les psychoses. Ce traitement a généralement lieu à l’hôpital. La réadaptation est toujours un travail d'équipe : en plus du médecin, on a aussi recours à un psychologue, à un kinésithérapeute et aussi à la famille.

Étape 1 sur 6

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