De quoi s’agit-il ?
Le mal aigu des montagnes (MAM) fait référence aux symptômes qui peuvent apparaître quand on se trouve en haute altitude, où l’air est pauvre en oxygène.
Au niveau de la mer, l'air est riche en oxygène. Il se raréfie et le taux d’oxygène diminue à mesure qu’on prend de l’altitude. Plus la montée est rapide, dans un court laps de temps, plus on a de chances d'avoir le mal des montagnes. En montant lentement et en prenant suffisamment de temps pour s’adapter au manque d’air, on a moins de risque de développer le mal des montagnes. On ne sait pas ce qui cause exactement les symptômes.
On distingue plusieurs types de mal des montagnes :
- le mal aigu des montagnes avec dysfonctionnement cérébral, dû à une accumulation de liquide avec surpression dans le cerveau (œdème cérébral) ;
- le mal aigu des montagnes accompagné de troubles pulmonaires, dû à une accumulation de liquide dans les poumons (œdème pulmonaire) ;
- d’autres affections, comme l’accumulation de liquide (œdème) ailleurs dans le corps (jambes, autour des yeux, etc.) et des saignements dans l'œil.
Quelle est sa fréquence ?
Au-delà de 2500 mètres, 25 % des gens souffrent du mal aigu des montagnes, au-delà de 4000 m, ils sont 40 % et 50 % au-delà de 5000 m. Les deux tiers des cas d'œdème pulmonaire se produisent entre 3000 et 4500 m d'altitude.
Comment le reconnaître ?
La principale plainte est le mal de tête. On parlera de mal aigu des montagnes si le mal de tête est associé à un des symptômes suivants :
- fatigue ;
- état de faiblesse :
- manque d'appétit ;
- accumulation de liquide dans les jambes (œdème) ;
- maladresse ;
- accélération du rythme cardiaque ;
- troubles du sommeil ;
- apathie ;
- apnées durant la nuit ;
- réduction de la production d’urine.
En cas de mal aigu des montagnes (MAM) avec dysfonctionnement cérébral, les symptômes suivants peuvent apparaître :
- mouvements irréguliers et maladroits ;
- nausées et vomissements ;
- sensation de vide dans la tête ;
- hallucinations ;
- sensibilité à la lumière et troubles visuels ;
- changements de comportement ;
- symptômes de paralysie ;
- fièvre ;
- diminution de l’état de conscience.
Les reins peuvent aussi soudainement ne plus fonctionner, arrêtant net la production d’urine. Les symptômes peuvent rapidement s'aggraver et 40 % des victimes décèdent en l’absence de traitement.
En cas de MAM accompagné de problèmes pulmonaires, ce sont surtout les symptômes respiratoires qui prédominent :
- essoufflement à l’effort, puis ensuite même au repos ;
- rythme cardiaque rapide ;
- oppression à la poitrine ;
- coloration bleue des lèvres (cyanose) ;
- toux pouvant aller de pair avec des expectorations mousseuses, sanguinolentes.
Les symptômes s'aggravent en position allongée. La personne peut aussi faire de la fièvre, vomir, souffrir de remontées d’acide gastrique et présenter une diminution de production urinaire.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Le diagnostic est établi sur la base des plaintes et des symptômes.
Que pouvez-vous faire ?
La capacité d'adaptation à haute altitude varie d'une personne à l'autre. Par conséquent, essayez de prendre de l’altitude lentement. Au-dessus de 2500 m, la vitesse de montée ne doit pas dépasser 300-400 m par jour. Si vous montez plus de 600 m, il est préférable de vous acclimater au moins deux nuits avant de poursuivre votre ascension. Au-dessus de 4000 m, la vitesse de montée ne doit pas dépasser 150 m par jour. Prévoyez aussi toujours au préalable un itinéraire de retour. Si vous avez quand même le mal aigu des montagnes, il est recommandé de descendre. De préférence au moins 500 m plus bas, par exemple là où vous avez dormi la fois précédente sans éprouver de symptômes.
Que peut faire votre médecin ?
Le médecin administrera toujours de l’oxygène : d’abord 6 à 10 litres par minute et, en cas d’amélioration encore 2 à 4 litres, éventuellement avec des pauses intermédiaires.
Les antidouleurs (paracétamol ou ibuprofène) peuvent soulager les maux de tête, et dans les cas graves, de la cortisone peut être nécessaire.
Si vous avez déjà eu le MAM et qu'il est impossible de prendre de l’altitude lentement pour une raison valable, vous pouvez prendre préventivement 250 mg d'acétazolamide (Diamox) deux fois par jour. L'acétazolamide ne peut pas empêcher la progression du MAM si, malgré les symptômes, vous continuer à monter. L’ibuprofène empêche aussi aux symptômes de se développer, pour autant qu’on respecte la vitesse de montée.
Sources