De quoi s’agit-il ?
Une inflammation articulaire ou arthrite est une réaction inflammatoire de l’articulation. Une articulation est l'endroit où 2 os se rejoignent et peuvent changer de position l'un par rapport à l'autre. En surface, l'articulation est recouverte d'une couche de cartilage qui est enveloppée dans une gaine, la capsule articulaire. La face interne de cette capsule est également recouverte d'une muqueuse qui produit un lubrifiant, le liquide synovial.
Souvent, une inflammation entraîne la présence d’une plus grande quantité de liquide dans l'articulation, ce qui empêche son fonctionnement normal. Le gonflement, la rougeur et la chaleur sont d’autres signes qui indiquent la présence d'une inflammation.
Les causes qui peuvent être à l'origine d’une inflammation articulaire sont très nombreuses. Nous pouvons les classer en causes traumatiques et causes non traumatiques. Les causes traumatiques sont toujours liées à un accident (par exemple un accident sportif).
Parmi les causes non traumatiques, nous pouvons distinguer les formes infectieuses et non infectieuses. Dans l’arthrite infectieuse, il y a un virus ou une bactérie dans l'articulation. Les formes non infectieuses sont, de loin, les plus fréquentes. Elles englobent par exemple les affections telles que le rhumatisme et la goutte. Parfois, l'arthrite fait partie d'une affection sous-jacente telle qu’un psoriasis ou une maladie inflammatoire chronique des intestins.
Dans un nombre limité de cas, la cause est impossible à identifier. On parle alors d’arthrose primaire (ou idiopathique).
Quelle est sa fréquence ?
On compte 25 cas d'arthrite pour 10 000 adultes, dont 8 sans cause connue, 5 causés par un rhumatisme, 5 par la goutte, 5 par une affection sous-jacente et 2 par une infection.
Comment la reconnaître ?
Une inflammation articulaire produit les symptômes classiques de toute inflammation : douleur, gonflement, chaleur locale et, souvent, rougeur. La raideur articulaire est caractéristique de l'arthrite. Il y a toujours une limitation fonctionnelle, ce qui signifie que certains mouvements sont plus difficiles ou même impossibles, par le gonflement et la douleur.
L’inflammation peut toucher une seule articulation (monoarthrite) ou plusieurs (polyarthrite). La monoarthrite affecte principalement, mais pas exclusivement, les grandes articulations telles que le genou, la hanche et l'épaule, tandis que la polyarthrite touche plutôt les articulations plus petites telles que les doigts.
La goutte débute très souvent à la base du gros orteil.
Au fil du temps, les articulations touchées peuvent également se déformer. Ce phénomène s’observe surtout au niveau des mains.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Étant donné le large éventail de causes possibles, le diagnostic d'arthrite n'est pas toujours clair dès le début. Parfois, un suivi de quelques semaines à quelques mois est nécessaire pour parvenir à un diagnostic correct.
Le médecin vous interrogera minutieusement : avez-vous eu un accident, depuis combien de temps avez-vous des symptômes, s’agit-il de la première inflammation ou d’une rechute, avez-vous de la fièvre, souffrez-vous de raideurs après le repos, avez-vous dans la famille des personnes qui souffrent de rhumatisme, souffrez-vous d'autres maladies, ... ?
Les examens complémentaires peuvent comprendre :
- un examen clinique de l'articulation afin de déterminer s'il est réellement question d’inflammation articulaire. Chaque articulation enflammée présente un tableau typique de limitation des mouvements. S’il y a des signes classiques d'inflammation, l'arthrite est très probable. Le médecin sera également attentif aux autres articulations.
- une ponction visant à extraire le liquide de l'articulation : dans le cas d'une arthrite traumatique, il s'agira principalement de sang ; en cas d'infection, le liquide ponctionné sera plutôt trouble à purulent ; et, dans les affections rhumatismales, le liquide sera jaunâtre transparent. Ce liquide sera analysé à la recherche de globules blancs et de cristaux d'acide urique (présents en cas de goutte). Il sera également mis en culture afin de détecter une éventuelle contamination.
- un bilan sanguin ciblé sur le nombre de globules blancs (augmenté en cas d'infection), l'acide urique (pour la goutte : mais peut être faussement bas ou normal pendant une crise aiguë), les facteurs inflammatoires, etc.
- une analyse d’urine.
- une analyse de selles en cas de problèmes gastro-intestinaux.
Que pouvez-vous faire ?
Si vous souffrez d’arthrite, ne restez pas sans rien faire. Mais ne prenez pas de traitement de votre propre initiative si vous n’en connaissez pas la cause. Il se peut en effet qu’elle soit due à une affection grave.
Une inflammation produit toujours de la chaleur. L'application de glace sur l'articulation atteinte est dès lors toujours bénéfique. Essayez également de ne pas solliciter l’articulation. Si nécessaire, utilisez des béquilles pendant un petit temps.
Si vous souffrez de goutte, il est préférable d’éviter les boissons et les aliments riches en acide urique. Limitez donc votre consommation d'alcool et de certains poissons (sardines, turbot, hareng, anchois), crustacés (homard, moules), abats (foie, rognons, ris de veau), viandes (filet de veau, porc ou agneau) et légumes (lentilles).
Que peut faire votre médecin ?
S’il en connaît la cause, le médecin peut directement traiter l’arthrite. Il commence généralement par vous donner des anti-inflammatoires (par exemple l'ibuprofène). Dans le cas d'une monoarthrite, une infiltration de cortisone peut apporter un soulagement rapide.
Il existe des médicaments spécifiques contre la goutte, comme la colchicine, mais ils ne constituent pas le traitement de premier choix. En cas de crises de goutte fréquentes, l'allopurinol sera instauré en traitement de fond. Ce traitement permet de maintenir les taux sanguins d'acide urique à un faible niveau.
Vous serez orienté vers un spécialiste pour passer d'autres examens si le médecin généraliste suspecte une arthrite infectieuse ou rhumatoïde, une polyarthrite ou une inflammation persistante qui ne réagit pas au traitement mis en place.
En effet, une arthrite infectieuse nécessite généralement l'administration rapide d'une antibiothérapie par perfusion.
Pour les affections rhumatismales, le traitement de fond peut être instauré pour diminuer le nombre de crises et éviter les lésions permanentes aux articulations.
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