De quoi s’agit-il ?
L’épilepsie est une affection du cerveau accompagnée de crises. Il est question d’épilepsie quand une personne a deux crises ou plus sur une année. Les premières crises commencent souvent pendant l’enfance et au début de l’âge adulte (vers 20 ans). Une crise d’épilepsie est aussi connue sous le nom de crise épileptique ou crise convulsive. Elle est le résultat d’une perturbation soudaine et temporaire de l’équilibre électrique dans le cerveau. C’est un peu comme s’il y avait un ‘court-circuit’ dans le cerveau.
Certaines crises débutent dans une région déterminée du cerveau (crises focales ou partielles), tandis que d’autres commencent de manière plus diffuse sur les deux hémisphères du cerveau (crises généralisées). De ce fait, les crises varient d'une personne à l’autre. Les uns perdent conscience, les autres font des gestes saccadés avec les bras et les jambes. D’autres encore semblent absents, regardent dans le vide ou laissent tomber ce qu'ils tiennent en main.
Une personne qui a eu une crise d'épilepsie ne souffre pas nécessairement d'épilepsie. En effet, certaines situations peuvent déclencher une crise épileptique sans qu’il soit pour autant question d’épilepsie. Nous pensons par ex. à une forte fièvre, une hémorragie cérébrale et/ou des lésions au cerveau, quelle qu’en soit la cause (infection, accident, ...). Il arrive également souvent qu’aucune cause ne puisse être déterminée.
Quelle est sa fréquence ?
En Belgique, environ 60 000 personnes souffrent d’épilepsie. Selon les estimations, 150 000 connaîtront un épisode d’épilepsie à un moment de leur vie, mais toutes ces personnes ne développent donc pas la maladie.
Comment la reconnaître ?
La plupart du temps, les crises sont signalées par les passants ou les membres de la famille. La première fois que vous êtes témoin d’une crise d'épilepsie, cela peut être très effrayant. Certaines formes de crise sont très spectaculaires, d'autres sont plutôt subtiles et ne se remarquent presque pas.
Une crise épileptique peut se manifester de plusieurs façons :
- trouble complet ou partiel de la conscience. La personne peut sembler ‘coupée du monde qui l’entoure’. L’absence est une forme caractéristique, dans laquelle la personne regarde dans le vide pendant quelques instants (quelques secondes). Étant donné la brièveté de ce type de crise, le diagnostic peut mettre très longtemps à être posé ;
- mouvements involontaires (saccadés, raides, rythmiques) que la personne ne peut pas contrôler ;
- gestes automatiques (la personne peut avaler, mâcher, tirer à un vêtement ou à un objet sans s’en rendre compte) ;
- perte de force soudaine, par ex. tomber brusquement au sol ou laisser tomber un objet de manière soudaine et involontaire ;
- expériences sensorielles : la personne sent, entend ou voit des choses qui n’existent pas ;
- mouvements spasmodiques : la personne plie et tend les bras et les jambes de manière rapide et répétée ;
- une 'crise tonico-clonique' ou ce que la plupart des gens voient comme une 'crise d’épilepsie' : d'abord, les muscles se raidissent (phase tonique). Les cordes vocales (qui sont aussi des muscles) se contractent, suite à quoi la personne peut émettre un cri. Puis elle perd conscience. Ensuite commence la phase clonique : les bras et les jambes se contractent alors de manière rythmique. La crise s’arrête après quelques minutes. Une perte incontrôlée d'urine et de selles est possible. La personne reprend progressivement conscience. Après une crise, la personne se sent fatiguée, confuse et quelque peu étourdie.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Le médecin n’assiste généralement pas personnellement à la crise. Il ne dispose donc que d’informations de deuxième main pour poser le diagnostic. S’il suspecte une épilepsie, il vous orientera toujours vers l'hôpital pour un examen neurologique complet et pour commencer, éventuellement, un traitement.
Que pouvez-vous faire ?
Respectez un rythme de vie régulier (schéma régulier de repas et de sommeil), en évitant au maximum la pression et le stress. Certains facteurs tels que le manque de sommeil, l'alcool, le stress et les éclairs lumineux peuvent déclencher une crise sans pour autant en être la cause.
Si vous êtes témoin d’une crise d’épilepsie, assurez-vous que tous les objets dangereux sont hors de portée de la personne et que ses voies respiratoires sont dégagées. Mettez la personne sur son côté et défaites les vêtements serrés. Ne glissez rien dans sa bouche ou entre ses dents. N’essayez pas non plus de contenir les mouvements saccadés.
S’il s'agit d'une première crise ou d'une crise généralisée de plus de 5 minutes, il est préférable de contacter immédiatement les urgences (112).
Essayez toujours de vous souvenir du déroulement précis de la crise. Ces informations sont cruciales pour un premier diagnostic.
Que peut faire votre médecin ?
Il est extrêmement important de poser le bon diagnostic. En effet, la prise en charge est très différente selon que la cause qui a déclenché la crise est connue ou non. Si la cause est connue, le médecin commencera par la traiter.
Le traitement de fond est démarré par le spécialiste (neurologue). Ce traitement vise à limiter le nombre de crises et, si possible, à les supprimer. Le médecin tentera de définir la plus faible dose capable de contrôler les crises. Le suivi du traitement pourra ensuite être assuré par le médecin généraliste. Non seulement il vous prescrira vos médicaments, mais il déterminera aussi leur concentration dans votre sang et, si nécessaire, en adaptera la dose.
Les médicaments modernes permettent d’éliminer les crises, ou au moins de maîtriser la maladie, chez 70 % des personnes atteintes d'épilepsie. Les 30 % restants ont besoin d’autres médicaments.
Dans les cas graves, une chirurgie de l'épilepsie peut être envisagée. Il s'agit d'une intervention au cours de laquelle le chirurgien retire la zone du cerveau qui est responsable de l'épilepsie.
C’est le neurologue qui décide si vous êtes apte à conduire un véhicule. Il se charge également du suivi en cas de grossesse.
Sources