De quoi s’agit-il ?
L’arthrite réactionnelle est une inflammation des articulations qui se développe en réaction à une autre inflammation dans le corps. Les causes possibles sont une infection gastro-intestinale, une infection urinaire ou une maladie sexuellement transmissible (MST). En cas d’infection intestinale, les bactéries en cause sont le plus souvent Salmonella, Shigella, Campylobacter et (moins souvent) Yersinia, et, en cas d’infection urinaire ou génitale, il s’agit presque toujours de Chlamydia trachomatis ou de gonoccoques.
Une prédisposition héréditaire joue peut-être un rôle. Le gène HLA-B27, présent chez 8 à 10% de la population, se retrouve chez 80 % des personnes atteintes d'arthrite réactionnelle après une infection gastro-intestinale et chez 60 % des personnes atteintes d'arthrite réactionnelle après une infection urinaire ou génitale. Si vous êtes porteur de ce gène, vous êtes donc plus sensible de développer une arthrite réactionnelle après une infection.
Quelle est sa fréquence ?
Chaque année, l’arthrite réactionnelle touche 3 personnes sur 10 000, âgées en moyenne de 20 à 30 ans. Les symptômes sont généralement plus graves chez les hommes.
Comment la reconnaître ?
Presque toujours, les grosses articulations des membres inférieurs (le genou, par ex.) sont enflammées, et les articulations des membres supérieurs (le poignet, par ex.) sont impliquées dans la moitié des cas. Deux à quatre semaines après l'infection, vous développez une inflammation d'une ou plusieurs articulations (généralement de grosses articulations). Vous avez soudainement de la fièvre et vous êtes fatigué. L’articulation est douloureuse, gonflée et chaude. Vous éprouvez des difficultés à la bouger. La peau autour de l'articulation peut être rouge.
Les symptômes suivants sont également possibles :
- inflammation des tendons dans 30 à 50 % des cas ;
- inflammation des articulations entre le sacrum et le bassin dans 20 à 30 % des cas ;
- inflammation de l'urètre ;
- inflammation du gland dans 10 à 25 % des cas ;
- inflammation de la conjonctive dans 10 à 35 % des cas ;
- inflammation de l’iris dans 2 à 4 % des cas ;
- modifications à l’ECG (électrocardiogramme, enregistrement de l’activité du cœur) dans 5 à 15 % des cas ;
- inflammation du tissu graisseux sous-cutané (érythème noueux).
L'inflammation des articulations disparaît généralement en 3 à 5 mois, mais, dans 15 % des cas, la maladie devient chronique. C'est plus souvent le cas après une infection urinaire ou génitale.
Le syndrome oculo-urétro-synovial (syndrome de Reiter) est une forme particulière d'arthrite réactionnelle. Une inflammation des yeux et des organes génitaux se produit également, avec une éruption cutanée rouge qui pèle (desquamation).
Comment le diagnostic est-il posé ?
Le médecin suspectera un arthrite réactionnelle devant la combinaison des symptômes. En fonction de cela, il demandera un examen des selles, des urines et/ou des sécrétions du pénis ou du vagin. Un bilan sanguin est effectué pour mesurer les facteurs inflammatoires et détecter la présence du gène HLA-B27 et éventuellement des anticorps dirigés contre les bactéries. Un électrocardiogramme (ECG) est réalisé pour vérifier s'il y a une inflammation du muscle du cœur. Les radiographies des articulations sont généralement normales au début de la maladie. Une ponction de l'articulation enflammée peut être effectuée pour prélever du liquide synovial. Ce liquide est envoyé au laboratoire pour des examens complémentaires. On ne retrouve généralement pas de bactéries dans le liquide synovial.
Que pouvez-vous faire ?
L’infection par chlamydia et la gonorrhée sont transmises sexuellement. Prenez donc des mesures de précaution lors des rapports sexuels, et avertissez votre partenaire si vous avez malgré tout attrapé une infection. De cette façon, votre partenaire peut aussi se faire tester. Préparez les aliments en respectant les règles d’hygiène, et faites bien cuire la viande.
Que peut faire votre médecin ?
Si l’infection responsable est une infection sexuellement transmissible (IST), elle est traitée par des antibiotiques. Les autres germes pathogènes en cause (par ex. des bactéries intestinales) ne doivent pas nécessairement être traités avec des antibiotiques.
Les médicaments anti-inflammatoires (par ex. l'ibuprofène) et le repos favorisent la guérison de l'inflammation des articulations. Si une seule articulation est enflammée, il se peut qu’une injection de cortisone soit réalisée dans l’articulation. En cas d'arthrite réactionnelle prononcée, la cortisone peut également être prise par voie orale (par la bouche). La kinésithérapie peut aider à maintenir la force musculaire et la mobilité de l'articulation.
Si les symptômes persistent, un traitement par des médicaments antirhumatismaux sera commencé. Si nécessaire, le médecin peut vous adresser à un rhumatologue.
Sources