De quoi s’agit-il ?
Une maladie ou une lésion peut entraîner des difficultés de traiter, de formuler et de comprendre le langage parlé et écrit. C'est ce qu'on appelle l’aphasie. Le plus souvent, ce trouble est dû à un infarctus cérébral ou à une hémorragie cérébrale dans l’hémisphère cérébral gauche (accident vasculaire cérébral ou AVC). C’est là que se trouvent les principales zones responsables de l’analyse linguistique.
Comment la reconnaître ?
L’aphasie peut s’exprimer de 3 manières :
- la forme non fluente (aphasie de Broca) : le langage est hésitant et difficile, mais la compréhension est souvent mieux préservée que le langage.
- la forme fluente (aphasie de Wernicke) : le langage est fluide et aisé, mais la compréhension du langage est souvent moins bonne. Les mots qu’on veut dire (mots cibles) sont remplacés par d’autres mots (paraphasie). La signification peut être apparentée au mot cible (par exemple « chaise » au lieu de « table »), les sonorités du mot cible peuvent évoluer (par exemple « bouche » au lieu de « mouche ») ou le terme cible est à peine ou plus du tout reconnu (par exemple « manche » au lieu de « mouche »).
- la forme anomique : la parole est fluide, mais la personne a des problèmes pour se souvenir des mots et des noms.
Le niveau d'aphasie dépend de l’endroit et de l'étendue de l'infarctus ou de l’hémorragie. On distingue les aphasies légères, modérées et majeures. Avec une aphasie légère, la communication normale est encore possible. En présence d'une aphasie modérée, le patient peut toujours parler et il comprend ce qui se dit, mais il a beaucoup de difficulté à s'exprimer. En cas d'aphasie majeure, toutes les fonctions linguistiques (parler, comprendre, lire et écrire) sont fortement perturbées.
D’autres fonctions cérébrales peuvent également être touchées. Ainsi, la personne peut également avoir des difficultés à articuler (dysarthrie), à effectuer des mouvements volontaires (apraxie), à retenir certaines choses (amnésie) ou à les percevoir (agnosie). Les personnes aphasiques souffrent souvent de sentiments dépressifs.
Comment le diagnostic est-il posé ?
L'aphasie apparaît clairement lorsque le médecin communique avec son patient. En général, le médecin est au courant d’une hémorragie cérébrale ou d’un accident vasculaire cérébral (AVC) du patient.
Que pouvez-vous faire ?
En cas d’AVC, il ne faut pas perdre de temps. Il est possible de reconnaître rapidement quelqu'un qui fait un AVC grâce au test FAST (Le F pour Face (déficit facial), A pour Arms (déficit moteur), le S pour Speech (aphasie) et le T pour Time rappelle qu'il faut agir le plus vite possible. Vous trouverez des informations plus détaillées à ce sujet sur le site web http://belgianstrokecouncil.be/fr/. Si le test donne un résultat préoccupant, prévenez immédiatement les urgences au numéro 112.
Soyez attentif à la façon dont vous vous adressez à la victime : parlez lentement et clairement en la regardant. Utilisez des mots et des constructions de phrases aussi simples que possible. Abordez un sujet à la fois. Si nécessaire, répétez les points essentiels. Ne vous impatientez pas et laissez-lui suffisamment de temps pour répondre : ne l'interrompez pas constamment et n'essayez pas de dire ce que vous pensez qu'elle veut dire. Dites toujours si vous l'avez comprise et demandez si elle a compris ce que vous venez de dire.
Formulez vos questions sans ambiguïté. Assurez-vous que chaque question ne porte que sur un seul sujet, afin que la réponse soit facile. Recourez à la communication écrite si nécessaire. Les gestes, les expressions du visage, les dessins, etc. sont autant d'outils utiles dans ce genre de situation.
Que peut faire votre médecin ?
L’objectif du traitement est de rétablir les fonctions perdues. Si ce n'est plus possible, il faudra se concentrer sur ce qui peut encore fonctionner. L’approche multidisciplinaire offre les meilleurs résultats : outre le médecin, on sollicitera aussi l’aide d'un logopède et, si nécessaire, d’un psychologue. La logopédie intensive est essentielle au rétablissement du patient. Il faut aussi impliquer étroitement son entourage direct dans le processus de rééducation. Si nécessaire, on recourt à des outils d’aide à la communication. Les organisations de patients peuvent contribuer à l'acceptation.
Source