De quoi s’agit-il ?
La rotule (patella) fait partie de l’articulation du genou. Sa forme est adaptée à l'extrémité du fémur, ce qui lui permet de bouger souplement en pliant et en étendant le genou. Les tendons des muscles de la cuisse sont attachés à la rotule à trois endroits : en haut, en bas et latéralement. La rotule est donc logée, pour ainsi dire, dans un filet de tendons. Pour assurer la fluidité du glissement, la rotule est tapissée, à l'intérieur, de cartilage.
Il arrive parfois que la rotule ne s’emboîte pas bien dans la partie inférieure du fémur. Ceci provoque une friction de la rotule sur le fémur de sorte que la rotule se déplace vers l'extérieur au moment du fléchissement et de l’extension. Il en résulte une irritation ou un ramollissement du cartilage. Lorsque la rotule s’écarte trop vers l’extérieur, elle peut même avoir tendance à se disloquer (subluxation). À long terme, cette situation peut entraîner une inflammation des tendons.
Quelle est sa fréquence ?
La chondromalacie touche principalement les jeunes adultes et les personnes d’âge moyen : 20 % ont moins de 20 ans, 75 % ont moins de 50 ans. Elle est plus fréquente chez les femmes que chez les hommes.
Comment la reconnaître ?
Les principaux symptômes sont la douleur et l’instabilité.
Vous ressentez une douleur notamment sur les côtés de la rotule, davantage du côté intérieur qu'extérieur. La douleur augmente en montant des escaliers. En étendant la jambe et en appuyant sur la rotule tout en la faisant bouger vers le haut et vers le bas, vous ressentez une douleur et vous entendez comme un craquement (crépitation). Le même phénomène se produit lorsque vous vous tenez sur une jambe et que vous appuyez sur la rotule en pliant le genou.
L'instabilité signifie que vous sentez que la rotule se déplace anormalement vers l'extérieur, ce qui peut même parfois entraîner un blocage du genou. En mobilisant la rotule vers l’extérieur, au repos, les muscles de la cuisse vont se tendre, dans un réflexe à la douleur.
Les facteurs qui aggravent les symptômes sont le fait de s’accroupir, de monter les escaliers ou de marcher sur un sol inégal, de rebondir et de sauter, de s’agenouiller et être longtemps assis avec les genoux pliés.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Le médecin soupçonnera le syndrome douloureux fémoro-patellaire en se basant sur vos plaintes.
Que pouvez-vous faire ?
Dans la phase initiale, la gymnastique médicale, enseignée par un kinésithérapeute, peut certainement améliorer les symptômes et même les faire disparaître.
Pour éviter toute instabilité et limiter un éventuel déplacement de la rotule, un entraînement des muscles antérieurs de la cuisse (le quadriceps) s’impose à l’aide d’exercices isométriques, qui ne modifient pas la longueur du muscle, mais bien la force. Pour ce faire, vous contractez les muscles de la cuisse, jambe tendue pendant un moment, en série de 20 consécutives, d’abord 3 fois par jour, et par la suite 5 fois par jour. Soulever la jambe tendue a le même effet. Une fois l'exercice maîtrisé, vous pouvez ajouter un poids à la cheville : pour commencer un poids de 0,5 à 1 kilo et puis augmenter progressivement. L'exercice demande plus d'effort en plaçant un coussin sous le creux du genou, l’effet de levier augmentant alors pendant l’extension. Cet exercice permet de renforcer progressivement les muscles qui contribuent à la stabilisation du genou. Pour soulager la rotule pendant vos séances sportives, vous pouvez porter une genouillère avec découpe de rotule. Un bandage rotulien peut également se révéler utile.
Que peut faire votre médecin ?
En cas de douleur aiguë, le médecin vous conseillera le repos partiel pendant 1 à 2 semaines. évitez donc les mouvements qui exercent une charge sur la rotule. Une poche de froid (« cold pack »), la gymnastique médicaleimpliquant le genou sous la supervision d’un kinésithérapeute et si nécessaire un médicament qui associe une action anti-inflammatoire à des propriétés antalgiques peuvent aider à réduire la douleur.
Le traitement médicamenteux n’a aucun effet sur la chondromalacie.
Si la gymnastique médicale ne donne toujours pas de résultats au bout de 6 mois et si les symptômes restent gênants, le médecin peut vous orienter vers un spécialiste.
En savoir plus ?
https://www.thuisarts.nl/patellofemoraal-pijnsyndroom/ik-heb-patellofemoraal-pijnsyndroom