De quoi s’agit-il ?
Le rachitisme est un trouble de la formation des os chez l’enfant, généralement à la suite d'une carence en vitamine D. Une carence en vitamine D est provoquée par une exposition insuffisante à la lumière du soleil, un apport insuffisant en vitamine D ou une absorption insuffisante de la vitamine D par l'organisme.
La vitamine D et le calcium sont des éléments indispensables dans le processus de calcification des os nouvellement formés. Ce processus entraîne le ‘durcissement’ des os. S’il est perturbé, les enfants auront une structure osseuse plus fragile avec des déformations et des anomalies osseuses (des cartilages de conjugaison et des extrémités osseuses au niveau des articulations). Ce phénomène va habituellement de pair avec des troubles de la formation des dents.
Dans de rares cas, un trouble du métabolisme de la vitamine D, certains médicaments (contre les champignons, par exemple) ou une carence en phosphate sont à l’origine de cette maladie osseuse.
La forme adulte du rachitisme porte le nom d'ostéomalacie.
Les groupes qui sont exposés à un plus grand risque de carence en vitamine D et, à terme, de rachitisme sont :
- les enfants jusqu'à 6 ans qui ne reçoivent pas de suppléments de vitamine D ;
- les enfants qui ont une allergie au lait ;
- les enfants et les adolescents qui ne bougent pas assez ;
- les enfants qui ont la peau foncée (et qui ont donc de plus grands besoins en vitamine D) et qui vivent dans des pays moins ensoleillés.
Quelle est sa fréquence ?
Il n’existe pas de chiffres précis en ce qui concerne la fréquence du rachitisme en Belgique. Bien que les cas soient devenus rares dans nos contrées depuis les années 1950, la maladie semble refaire surface depuis le changement de siècle.
Comment le reconnaître ?
Les enfants rachitiques se reconnaissent aux caractéristiques suivantes :
- anomalies du squelette, telles que jambes fortement arquées et bosses marquées à l’avant des côtes (« chapelet ») ;
- sensibilité accrue aux fractures ;
- retard de croissance ;
- faiblesse des muscles ;
- retard de développement psychomoteur ;
- sensibilité accrue aux infections ;
- survenue de convulsions (en raison d'une hypocalcémie, c'est-à-dire d'un manque de calcium dans le sang).
S'il n’est pas traité, le rachitisme entraîne une aggravation des déformations des membres et du bassin. De plus, la formation des dents est souvent perturbée.
Par ailleurs, les enfants atteints de rachitisme souffrent souvent de douleurs aux os, ce qui, combiné à la faiblesse des muscles et au risque accru de fractures, limite leur mobilité.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Le médecin examinera d’abord l’évolution de la croissance de l’enfant, les facteurs de risque possibles, les habitudes alimentaires, le pays d’origine, le mode vestimentaire, la supplémentation en vitamine D.
Il demandera ensuite un bilan sanguin pour connaître les taux de calcium (normal ou réduit en cas de rachitisme), de phosphate (souvent réduit en cas de rachitisme), de vitamine D et de parathormone. En effet, une carence chronique en vitamine D peut inciter la parathyroïde à produire trop de parathormone. Une analyse d’urine sera également réalisée.
L’examen clinique se concentrera principalement sur les éventuelles déformations des membres, les douleurs aux muscles, la mobilité des bras, des jambes, des hanches, des genoux, etc.
Le diagnostic de rachitisme est posé sur la base des résultats de tous ces examens, mais également sur la base des manifestations radiologiques caractéristiques, notamment au niveau des cuisses, du bas des jambes et des côtes (« chapelet »).
Enfin, le médecin exclura d’autres maladies qui pourraient expliquer les valeurs sanguines anormales, telles qu’une insuffisance rénale, une malabsorption (comme la maladie cœliaque) et des maladies du foie.
Que pouvez-vous faire ?
Évitez que votre enfant soit carencé en vitamine D. Bien que l'exposition au soleil ne soit pas sans risque et qu'une protection solaire appropriée doive être utilisée, une exposition (protégée) au soleil est néanmoins nécessaire au bon développement des os. Cependant, nous ne pouvons donner aucune recommandation concernant la durée d'exposition au soleil chez les nourrissons et les enfants, car la production de vitamine D de chaque individu dépend de différents facteurs. L’ONE préconise de passer un quart d'heure par jour à l’extérieur, en gardant au moins les mains et le visage découverts.
La question de savoir si toutes les femmes enceintes doivent systématiquement prendre des suppléments de vitamine D fait débat. En revanche, votre enfant doit nécessairement recevoir un supplément de vitamine D dès la naissance et jusqu'à l'âge de 6 ans (400 unités par jour ou 600 unités par jour s’il a la peau foncée).
Que peut faire votre médecin ?
En cas de carence en vitamine D, le médecin prescrira un supplément de vitamine D. La dose est de 2000 unités par jour, en plus de l’apport journalier recommandé en vitamine D pour l’âge.
Le médecin vous conseillera en outre de veiller à un apport suffisant en calcium (généralement au moins 0,5 litre de produits laitiers par jour) ou prescrira un supplément de calcium.
En cas de rachitisme, le médecin évaluera l’efficacité du traitement au travers de consultations de contrôle. Ce suivi passe par une prise de sang et une radiographie des poignets (après 3 à 6 mois de traitement). Un traitement sans effet, un diagnostic douteux ou un faible taux de calcium accompagné de symptômes alarmants tels que des convulsions justifient la réalisation d’examens complémentaires auprès d'un spécialiste.
Sources