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Psychose aiguë

Psychose aiguë

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De quoi s’agit-il ?

La psychose aiguë est un état mental dans lequel une personne perd complètement ou en partie le contact normal avec la réalité. Les symptômes peuvent divers et variés. L’adjectif « aigu » veut dire que les symptômes apparaissent tout d’un coup. Les principaux symptômes psychotiques peuvent survenir séparément ou en même temps.

Délires

Les délires sont des pensées ou idées tenaces, sur soi-même ou sur son entourage, qui ne correspondent pas à la réalité. La personne atteinte de psychose ne remet pas ces délires en question ; elle n’est pas capable de faire la différence entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Il existe différents types de délires, tels que :

  • Le délire de persécution, lorsque la personne pense être suivie en permanence ou faire l’objet d’un complot ;

  • Le délire de grandeur (ou mégalomanie délirante), lorsque la personne pense être une figure religieuse importante (le Christ, par exemple) ou un personnage célèbre (Napoléon, par exemple).

Hallucinations

La personne atteinte de psychose peut également percevoir (entendre, voir, sentir, ressentir, …) des choses qui n’existent pas. C’est ce que l’on appelle des hallucinations. Les hallucinations les plus courantes sont auditives (la personne entend des voix) et visuelles (la personne voit des personnes imaginaires).

Confusion

Un troisième symptôme caractéristique de la psychose est la confusion : la personne n’est pas capable de tenir un discours cohérent ou oublie tout à coup ce qu’elle était en train de faire.

Causes d’une psychose aiguë

  • Une psychose aiguë peut être une affection à part entière ou faire partie d'un problème psychiatrique complexe plus vaste.

  • Elle peut aussi être la conséquence d'une maladie physique, de la prise de certains médicaments ou de symptômes de sevrage (par exemple après une consommation excessive de médicaments, de drogue ou d’alcool).

  • De même, un grave manque de sommeil peut déclencher ou aggraver des symptômes psychotiques, car l’insomnie entraine souvent une (sur)stimulation des sens et des fausses perceptions.

Une psychose aiguë peut faire peur aux proches parents et aux amis de la personne en question. D'autant plus lorsqu'il s’agit d'un premier période psychotique.

Comment la reconnaître ?

En plus des délires, des hallucinations et de la confusion, la psychose aiguë présente encore quelques manifestations caractéristiques :

  • Discours incompréhensible ou confus ;

  • Associations libres : le discours est une succession d'idées dissociées, il est difficile de suivre le cours de l'histoire et le rapport entre les idées n'est pas évident pour l'interlocuteur ;

  • Absence de référence aux émotions, mais uniquement à des événements ou des choses concrètes ;

  • Adoption d’une posture rigide, la personne reste parfaitement immobile (catatonie) ;

  • Regard oblique, la personne évitant tout contact visuel ;

  • État de vigilance ;

  • Méfiance à l’égard des autres ;

  • Formulation de réponses brèves, peu claires, voire absence de réponse (‘je ne sais pas’).

Comment le diagnostic est-il posé ?

Examens et discussion

Les symptômes de délires, d’hallucinations et/ou de confusion, associés au récit de la personne et de son entourage, fournissent une première idée de diagnostic. Le médecin commencera par réaliser un examen physique et à un bilan sanguin complet afin d’exclure une affection qui ne relève pas de la psychiatrie, telle que :

Ensuite, le médecin doit identifier les symptômes psychotiques.

  • La personne a-t-elle des perceptions sensorielles ou des idées qui ne correspondent pas à la réalité ?

  • Est-ce qu'elle voit, entend ou sent des choses qui n’existent pas ?

  • Est-ce qu'elle s’imagine être quelqu'un d'autre ?

  • A-t-elle peur de quelque chose ?

Le médecin évaluera également son état d'esprit : est-elle anxieuse et/ou dépressive ? Pour ce faire, il peut éventuellement utiliser l’un ou l’autre questionnaire.

Cause et durée de la psychose

Les informations importantes pour le médecin sont la durée de l'épisode psychotique et les éventuels facteurs déclenchants, tels qu’un grave manque de sommeil, un abus de médicaments, d’alcool ou de drogue ou des événements très stressants.

  • Les troubles psychotiques de courte durée (moins d'un mois) sont généralement le résultat d'événements graves et stressants. Les psychoses déclenchées par la prise de substances (par exemple le cannabis) ou par l’abstinence brusque de consommation d’alcool ou de stupéfiants ne durent pas plus d’une semaine, s'arrêtant généralement quelques jours seulement après le sevrage.

  • Si les symptômes psychotiques sont toujours présents plus d'une semaine après le sevrage, il est question d’un trouble psychotique primaire.

Que pouvez-vous faire face à un épisode de psychose aiguë ?

Lorsqu’il s'agit du premier épisode, l'entourage immédiat remarque souvent que quelque chose ne tourne pas rond. Il est très important de veiller à un environnement calme et rassurant. La personne psychotique peut être très méfiante et considère souvent ses perceptions et son entourage comme une menace.

  • Gardez une distance suffisante et évitez les mouvements brusques et imprévisibles.

  • Posez-lui éventuellement quelques questions ou essayez d’entamer le dialogue sur ce qu’elle ressent, mais n'entrez pas dans le débat.

  • Expliquez-lui qu’un manque de sommeil peut conduire à une stimulation excessive des sens, et donc à des perceptions inhabituelles.

  • Si la situation ne redevient pas normale, arrêtez la conversation et contactez votre médecin généraliste. Si nécessaire, il fera appel à une équipe de crise coordonnée par un psychiatre.

Que pouvez-vous faire ?

Les personnes atteintes de psychose aiguë se voient souvent prescrire des médicaments par le médecin ou le psychiatre.

  • Prenez toujours ces médicaments en respectant toutes les instructions.

  • Ne modifiez jamais la dose.

  • Ne les arrêtez jamais de votre propre initiative.

  • Si vous développez des effets indésirables, contactez votre médecin.

Que peut faire votre médecin ?

L'objectif principal du traitement de la psychose est d’atténuer la souffrance psychologique et l'anxiété et d'améliorer le sommeil. C’est pourquoi il arrive que le médecin préfère ne pas démarrer d’emblée les antipsychotiques.

Calmants et somnifères (benzodiazépines)

L’agitation et l’anxiété peuvent d'abord être soulagées par une benzodiazépine comme le diazépam ou le lorazépam, sous surveillance stricte. Ces médicaments ont un effet calmant et peuvent aussi être utilisés comme somnifère. Leur inconvénient réside dans le fait qu’ils produisent assez vite une dépendance. Si toutefois l'effet des benzodiazépines est insuffisant, un antipsychotique doit être instauré immédiatement.

Antipsychotiques

Les antipsychotiques seront souvent nécessaires, surtout si la personne est très agitée. Les antipsychotiques atypiques sont les médicaments de premier choix car ils ont moins d’effets indésirables que les antipsychotiques classiques. Avant de prescrire ces médicaments, le médecin fera une prise de sang pour contrôler le cholestérol et autres graisses et le taux de sucre (glycémie). En parallèle, il mesurera également le poids, la taille et la tension artérielle. Les antipsychotiques peuvent en effet provoquer une prise de poids et modifier le taux de sucre (glycémie) et de graisses dans le sang.

Si la personne prend déjà des antipsychotiques, le médecin doit vérifier si l’aggravation de la souffrance psychologique est due à :

  • Un manque de médicaments, dû par exemple au fait que la personne ne prend plus ses médicaments ou qu’elle en prend une dose trop faible, ou :

  • Un manque d’effet, dû par exemple au fait qu’une personne qui prend déjà des antipsychotiques a généralement besoin d'une dose plus élevée qu'une personne connaissant un premier épisode psychotique.

Les médicaments qui ont déjà eu un effet positif par le passé restent le premier choix de traitement.

Équipe mobile de crise et hospitalisation

En situation de crise, votre médecin peut faire appel à une équipe mobile de crise en alternative ou en préambule à une hospitalisation. Dirigée par un psychiatre, l’équipe soignante (infirmières, psychologues) se rend au domicile de la personne pour faire face à la crise et la prendre en charge. Si ces soins ne suffisent pas, la personne peut être admise dans un hôpital général ou psychiatrique.

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