De quoi s’agit-il ?
La polymyalgie rhumatismale, appelée aussi pseudopolyarthrite rhizomélique, est une affection rhumatismale touchant principalement les muscles. On l’appelle aussi le rhumatisme musculaire. Il s’agit d'une maladie inflammatoire chronique à l’origine inconnue. Elle peut survenir en même temps qu’une artérite à cellules géantes.
Quelle est sa fréquence ?
La polymyalgie rhumatismale concerne environ 500 personnes sur un million. Parmi les personnes qui souffrent de polymyalgie rhumatismale, 15 à 30 % développent une artérite à cellules géantes. La ou les affections surviennent après l’âge de 50 ans, avec un pic après 70 ans. Elle est trois fois plus fréquente chez la femme que chez l’homme.
Comment la reconnaître ?
Les symptômes musculaires sont caractéristiques de la polymyalgie rhumatismale : douleur symétrique et raideur dans le cou, la ceinture scapulaire et pelvienne qui s’aggrave pendant les mouvements. Les symptômes se déclenchent subitement, et persistent pendant plus d'un mois. La douleur est plus importante la nuit ; le matin vous souffrez de raideur matinale de longue durée (plus d'une heure).
En plus de ces symptômes, des plaintes plus générales peuvent se développer comme de la fatigue, de la fièvre, une perte d’appétit et une perte de poids.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Le médecin se base en général sur la nature des symptômes. Le mouvement de l’épaule et de la hanche est douloureux et limité. La palpation du haut des bras et des cuisses peut faire mal. On observe des anomalies dans le sang (par exemple, augmentation des paramètres inflammatoires), mais aucun test ne permet de confirmer le diagnostic.
Les symptômes de la polymyalgie rhumatismale peuvent disparaître spontanément.
Le diagnostic étant si complexe à poser, on passe parfois à un traitement d’essai à base de cortisone, sans certitude quant à la nature de la maladie. L’observation d'une amélioration rapide apporte un argument supplémentaire pour le diagnostic.
Que pouvez-vous faire ?
Il est important d’avoir bien conscience de la nature de la maladie. Elle peut persister pendant des mois voire des années puis disparaître, mais elle peut tout aussi bien resurgir régulièrement. Cela peut se produire spontanément ou après réduction de la dose de cortisone. Par conséquent, essayez toujours de bien juger des symptômes afin de pouvoir consulter votre médecin à temps. Si vous prenez de la cortisone sur une longue période, assurez-vous de prendre suffisamment de calcium et de vitamine D en prévention de l’ostéoporose. Consommez au moins 4 portions de produits laitiers par jour.
Que peut faire votre médecin ?
Une polymyalgie rhumatismale caractéristique qui réagit bien au traitement peut être suivie par le médecin généraliste.
Une dose élevée de cortisone est à la base du traitement. Elle améliore généralement les symptômes et les anomalies du sang. Après un mois, la dose est progressivement réduite pour arriver à la dose minimale efficace, à continuer ensuite pendant au moins trois mois. S’en suit un traitement de fond avec une dose réduite pendant 1,5 à 2 ans.
En cas de polymyalgie rhumatismale sans artérite à cellules géantes, la dose de cortisone est généralement plus faible (environ la moitié). La cortisone peut provoquer de nombreux effets secondaires, comme une augmentation de la glycémie et une décalcification osseuse (ostéoporose). Les personnes diabétiques reçoivent donc une faible dose de cortisone associée à des médicaments immunosuppresseurs.
En cas d'ostéoporose, le médecin vous prescrira du calcium et de la vitamine D et, si nécessaire, des bisphosphonates ou d’autres médicaments spécifiques contre l’ostéoporose.
Sources