De quoi s’agit-il ?
L'oxygénothérapie hyperbare est utilisée pour traiter les accidents de décompression et l'embolie gazeuse. L’accident de décompression survient lorsqu'une personne, après être restée un certain temps dans un environnement où la pression de l’air respiré est élevée, retourne dans un environnement où la pression est plus basse. On l'appelle aussi parfois accident de plongée. En cas d'embolie gazeuse, l'air entre directement dans la circulation sanguine où il forme une bulle de gaz. Cela peut se rencontrer comme complication médicale, mais aussi comme conséquence d’une augmentation de la pression de l’air dans les poumons.
Pendant l'oxygénothérapie hyperbare, le corps reçoit 10 à 15 fois plus d'oxygène. Les effets sont les suivants :
- Les bulles de gaz deviennent plus petites, et leur dissolution est plus rapide ;
- L’apport en oxygène aux tissus augmente, ce qui entraîne une diminution du gonflement des tissus ;
- Les plaies qui se sont développées à cause d’un manque d’oxygène guérissent plus rapidement ;
- Les nouveaux vaisseaux sanguins dans les zones manquant d’oxygène se forment plus facilement grâce à l’apport d’oxygène.
- En cas d’infection, l’apport d’oxygène freine la croissance de certaines bactéries et la production de leurs toxines ;
- L’apport d’oxygène augmente l’efficacité de certains antibiotiques et active le pouvoir antibactérien des globules blancs au niveau des tissus qui manquent d’oxygène.
L’oxygénothérapie est appliquée dans les cas suivants :
- Accidents de plongée,
- Embolie gazeuse,
- Intoxication au CO et inhalation de fumées,
- Gangrène gazeuse et autres infections qui présentent un risque de nécrose des tissus (par exemple infections profondes du cou), en complément à la chirurgie et aux antibiotiques,
- Plaies chroniques problématiques,
- Plaies dues au diabète,
- Irradiation de la mâchoire,
- Inflammation du rectum et de la vessie suite à une radiothérapie,
- Lésion cérébrale,
- Surdité brutale / traumatisme acoustique aigu,
- Hypersensibilité tumorale à la radiothérapie.
- etc.
Comment est-elle appliquée ?
Avant de commencer l’oxygénothérapie hyperbare, on réalise un électrocardiogramme (ECG, enregistrement de l’activité du cœur) et une radiographie des poumons.
En raison de l'environnement riche en oxygène dans la chambre hyperbare, le risque d'incendie est accru. C'est pourquoi vous n'êtes pas autorisé à porter un chandail en molleton ni à emporter un déodorant, par exemple. Vous recevrez les instructions nécessaires avant le début du traitement.
Pendant le traitement, vous serez assis ou allongé dans un caisson hyperbare à l'hôpital. Dans le caisson hyperbare, la pression est 2,4 à 2,8 fois plus élevée que la pression atmosphérique normale. Cela correspond à une profondeur de plongée de 14 à 18 mètres. À travers un masque buccal, vous inhalez de l’oxygène pur, en alternance avec de courtes périodes où vous respirez l’air ambiant normal. La différence de pression entre l'oxygène dans le sang et l'oxygène dans les tissus permet d’apporter aux cellules autant d'oxygène que possible.
Habituellement, vous restez 90 minutes dans la chambre de traitement, et cela 5 à 7 fois par semaine, jusqu'à ce que vous n'ayez plus aucun symptôme ou que l’on n’observe plus d’amélioration.
Quelles sont les contre-indications ?
L'oxygénothérapie hyperbare n’est pas utilisée en cas de pneumothorax non traité ou en cas d'utilisation de certains médicaments, et doit être évitée en cas de claustrophobie, d'infection des voies respiratoires supérieures avec ou sans fièvre élevée, de tendance aux convulsions, d'antécédents de pneumothorax spontané, d'emphysème, de lésions permanentes après une opération au thorax et de sphérocytose héréditaire (type d'anémie héréditaire dans laquelle les globules rouges ont une forme anormale).
Que pouvez-vous faire ?
Au début de la séance de traitement, on augmente la pression. Cela provoque une augmentation de la température ambiante. À la fin de la séance, la pression est à nouveau abaissée, ce qui entraîne une chute de la température. Portez donc des vêtements que vous pouvez facilement enlever et remettre. Vous pouvez sentir la pression au niveau des tympans ; cela peut être douloureux. Pour que cela passe, il suffit souvent d’avaler, de bâiller, de mâcher ou d’effectuer la manœuvre de Valsalva, qui consiste à se pincer le nez, bouche fermée, et souffler comme pour se moucher.
Est-ce sans danger ?
L'oxygénothérapie hyperbare est un traitement sans danger ; il y a peu d'effets secondaires. Après la séance de traitement, vous pouvez vous sentir un peu fatigué. Des problèmes d'oreille sont possibles si, lorsque la pression était augmentée, vous avez éprouvé des difficultés à vous déboucher les oreilles (par exemple en cas de rhume). Un décongestionnant sous forme de gouttes nasales et une courte période de repos peuvent alors aider. Une myopie temporaire survient dans 30 % des cas ; elle est due à l'effet de l'oxygène sur le cristallin. L’intoxication à l'oxygène est rare (1 sur 3 300 séances) ; elle est responsable de convulsions de courte durée. Cela s’explique par l'action de l'oxygène sur le système nerveux. C’est transitoire, et il n’y a pas de séquelles. Certains médicaments, la fièvre et la septicémie (empoisonnement du sang) augmentent le risque de convulsions dans ces circonstances. Dans ce cas, vous respirerez l'air ambiant normal et recevrez un calmant.
Sources