De quoi s’agit-il ?
La mort subite est le décès soudain et imprévu d'un bébé apparemment en bonne santé et chez qui l’on ne constate pas d’anomalie physique pouvant l’expliquer.
La mort subite n'est pas prévisible. Elle survient pendant le sommeil ; elle ne cause ni douleur ni agitation. On trouve souvent des vomissures autour de l'enfant, mais ce n'est généralement pas la cause du décès. La mort subite n'est pas héréditaire ; il est très rare qu'il y ait deux morts subites au sein d’une même famille. Elle survient le plus souvent avant l’âge de six mois. Il est important de signaler aux parents que personne n'est à blâmer.
Quelle est sa fréquence ?
En Belgique, on estime qu'environ 70 enfants décèdent chaque année de la mort subite du nourrisson (sur 100.000 naissances vivantes). Il n'existe pas de chiffres exacts1.
Que se passe-t-il en cas de mort subite ?
Un examen approfondi sera toujours mené pour rechercher la cause du décès de l'enfant, avec une attention particulière aux points suivants :
- état général
- événements avant la mort
- possibles maladies récentes ou autres symptômes
- heure à laquelle l'enfant a été vu vivant pour la dernière fois
- endroit où l'enfant a été découvert sans vie
- vomissures au lit ou sur les vêtements
Ensuite, un examen physique complet est effectué, et, si nécessaire, une autopsie.
Enfin, des analyses de laboratoires seront réalisées :
- numération des cellules de sang
- mesure du taux de sucre
- détermination des sels : sodium, potassium et calcium
- mesure de la fonction rénale
- culture de sang et d'urine pour rechercher des agents pathogènes
- dépistage d’agents pathogènes dans les voies respiratoires supérieures et les selles.
En cas de suspicion de traumatisme ou de maltraitance, une radiographie sera réalisée pour rechercher des lésions aux os.
Ces examens peuvent révéler des maladies ou d’autres causes pouvant expliquer un décès soudain. Les analyses de laboratoire doivent être réalisées le plus rapidement possible après le décès.
Si le médecin suspecte une mort subite, il contactera toujours la police. Habituellement, un médecin légiste se rendra également sur place. C’est en effet la procédure normale en cas de décès soudain inexpliqué. Cela ne signifie pas que quelqu'un est présumé coupable de la mort du bébé.
L’aide
Dès que possible, les parents et la famille seront soutenus. Les médicaments, tels que des calmants ou des somnifères légers, peuvent apporter temporairement un peu de repos, mais ne peuvent pas remplacer le soutien. En tant que parent, vous pouvez rester un moment avec le bébé décédé. Cela peut aider à accepter la mort et à raccourcir le processus de deuil.
Les jours et les semaines qui suivent le décès, il vaut mieux avoir régulièrement un contact avec des prestataires de soins, comme votre médecin généraliste. Il est préférable d’impliquer aussi vos autres enfants. La mort subite a également un effet sur les frères et sœurs du bébé décédé. Le rôle récemment adopté de grand frère ou de grande sœur prend fin de manière brutale, et l’enfant est incapable de comprendre la cause et la signification de l’événement. Vos autres enfants peuvent réagir différemment à la mort de leur petit frère ou leur petite sœur. Ils peuvent nier la mort, rester indifférents ou développer divers troubles du comportement ou des symptômes psychosomatiques.
Jusqu'à la puberté, le deuil chez l'enfant se passe autrement que chez l’adulte. Les jeunes enfants ne voient pas la mort comme irréversible. Les enfants de 5 à 10 ans pensent souvent que quelqu'un est responsable de la mort.
Le médecin peut également vous aider à expliquer les résultats de l'enquête judiciaire.
Il est normal que certaines dates, comme celle de la naissance ou du décès de l'enfant, provoquent des souvenirs douloureux.
Comment pouvez-vous réduire le risque de mort subite ?
- Couchez le bébé toujours sur le dos pour dormir.
- Ne fumez pas dans l'environnement de l'enfant.
- Veillez à ce que votre enfant n’ait pas trop chaud : la température ambiante dans sa chambre ne dépassera donc pas 18 à 20 °C.
- Ne lui donnez pas de médicaments sans l'avis du médecin.
Sources