De quoi s’agit-il ?
Chez l’enfant, les infections récurrentes concernent généralement les voies respiratoires supérieures, comme dans le cas d'un rhume, d'une otite moyenne ou d’une angine. Ce type d'infections récurrentes des voies respiratoires supérieures est fréquent chez les jeunes enfants. Un enfant normal et en bonne santé a, en moyenne, 6 à 10 infections respiratoires par an. Cela ne demande pas d’examen plus approfondi.
Un certain nombre de facteurs personnels peuvent augmenter la sensibilité aux infections :
- prédisposition héréditaire ;
- anomalie de l'oreille moyenne ;
- reflux (remontée du contenu de l'estomac vers l'œsophage et la bouche).
Certains facteurs environnementaux peuvent également intervenir :
- contacts fréquents avec des infections (par exemple à la crèche) ;
- fumer dans l’entourage de l’enfant.
Une prédisposition aux allergies ne rend pas l'enfant plus susceptible aux infections.
Si l’enfant fait plus d'infections que ce qui est considéré comme normal, c’est peut-être à cause d'un problème avec le mécanisme de défense normal contre les infections. On parle alors de trouble immunitaire.
Quelle est sa fréquence ?
Les garçons courent plus de risques d'avoir des infections que les filles.
Les enfants en bas âge qui vont à la crèche ont 1,5 à 3 fois plus d'infections que les enfants qui restent à la maison.
Comment les reconnaître ?
La grande majorité des enfants ont un système immunitaire normal. Les caractéristiques suivantes permettent de penser que la résistance, l’immunité de l’enfant est normale :
- L'apparition d'infections récurrentes coïncide avec les premiers passages à la crèche.
- Les infections n'affectent que les voies respiratoires.
- Les infections sont dues à des virus.
- Le rétablissement après chaque infection se déroule normalement.
- La croissance de l’enfant est normale, de même que son développement.
- L'examen clinique est normal (à part l'infection).
- Il n'y a pas d'antécédents familiaux de prédisposition élevée aux infections.
Les symptômes suivants peuvent évoquer une maladie du système immunitaire :
- infections purulentes (produisant du pus) ou généralisées causées par des bactéries (abcès, plus de 2 pneumonies par an, plus de 2 sinusites par an, septicémie…) ;
- plus de six épisodes d’otite moyenne purulente par an, perforation chronique du tympan ou infection du rocher;
- infection chronique des muqueuses de la bouche, des ongles ou de la peau, verrues très importantes ou abcès de la peau ou des tissus mous récidivants ;
- récupération insuffisante après traitement avec des antibiotiques, et ce à plusieurs reprises ;
- retard de croissance de l’enfant et diarrhée de longue durée ou inflammation bénigne de la peau ;
- antécédents familiaux d'infections problématiques, de décès suite à des infections ou des troubles immunitaires graves.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Le médecin commencera par poser quelques questions :
- l'âge de l'enfant au début de la première infection;
- le nombre d'infections et leur durée ;
- le type d'infections ;
- le rétablissement après les infections ;
- les symptômes au niveau du ventre et de la peau ;
- les problèmes de respiration ;
- la présence d’un reflux ;
- des antécédents familiaux ;
- où l’enfant passe-t-il la journée (à la crèche, chez une maman d’accueil, à la maison...) ;
- le tabagisme des parents.
Ensuite, le médecin effectue un examen physique. Le médecin contrôle d’abord la croissance et le développement de l’enfant en s’aidant des courbes de croissance. Ensuite, il procède à un examen clinique complet au cours duquel il examine le nez, la gorge et les oreilles, il ausculte le cœur et les poumons, il palpe le ventre et il inspecte la peau et les muqueuses.
Le médecin fera aussi une prise de sang pour rechercher la cause sous-jacente.
Il n’est généralement pas nécessaire de faire une radiographie des poumons ou des sinus, à moins que le médecin ne suspecte une pneumonie récurrente lors d’une infection aiguë.
Que pouvez-vous faire ?
Avant tout, arrêtez de fumer à la maison. Au besoin, mettez l’enfant dans une crèche accueillant un plus petit groupe d’enfants ou gardez-le plus souvent à la maison.
Chez les enfants plus grands qui ont de fréquentes otites moyennes, les chewing-gums avec édulcorants peuvent être bénéfiques après le repas.
Il est conseillé de vacciner contre la grippe et contre les pneumocoques.
Que peut faire le médecin ?
Un spécialiste devra décider du traitement et de l'approche individuels, en fonction de l'âge de l'enfant au début des symptômes, de la nature des symptômes, de l’état de santé général, de la nature des infections et des agents pathogènes (virus ou bactéries).
Un ORL (oto-rhino-laryngologiste, médecin spécialiste de la zone nez-gorge-oreilles) déterminera si les amygdales doivent être retirées et/ou si des drains (diabolos) doivent être placés à travers le tympan.
Un pédiatre décidera des examens complémentaires nécessaires en cas de suspicion d'une maladie immunitaire.
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