Infection du gland et du prépuce (balanite)

De quoi s’agit-il ?

La balanite est une infection de la muqueuse qui recouvre le gland du pénis. Habituellement, l'intérieur du prépuce est également enflammé, on parle alors de balanoposthite. Ces inflammations peuvent avoir de nombreuses causes :

• infections (champignons, bactéries, infections sexuellement transmissibles (IST)) ;

• affections de la peau (eczéma, psoriasis…) ;

• allergies, par exemple aux produits de soin, au caoutchouc (pensez aux préservatifs), à certains antibiotiques tels que les tétracyclines ;

• autres maladies (diabète, certaines affections systémiques, tumeurs).

Le paraphimosis est la situation dans laquelle le prépuce, trop étroit, se trouve bloqué en arrière du gland, qui est alors étranglé. Le prépuce commence alors à gonfler et ne peut donc plus revenir à sa position normale. La cause est généralement mécanique et survient, entre autres, suite à des rapports sexuels normaux, un sondage ou un piercing.

Quelle est sa fréquence ?

Les balanites et les balanoposthites sont assez rares. Elles surviennent chez 1,7 homme pour 1 000 de moins de 24 ans et chez 3,4 hommes pour 1 000 de plus de 65 ans. Le paraphimosis est beaucoup plus fréquent. Ainsi, 1 garçon âgé de 1 à 3 ans sur 10 a un prépuce qui ne peut pas être ramené vers l’arrière ou seulement partiellement. Chez les hommes adultes, il s’agit d’un homme sur 100 à un homme sur 20.

Comment la reconnaître ?

Dans la balanite et la balanoposthite, le gland et le prépuce sont rouges, chauds, un peu gonflés et douloureux. Parfois, il y a une couche purulente ou blanche. Il peut aussi y avoir des fissures douloureuses. Souvent, il y a une sensation de brûlure en urinant. En cas de paraphimosis, les symptômes sont dus à l’étranglement du gland. En plus de la douleur, il y a principalement un gonflement, à la fois du gland et de l’anneau du prépuce. Cette situation ne peut pas durer trop longtemps. L’apport sanguin au gland est insuffisant, ce qui risque d’entraîner la mort des tissus. Cela se traduit par une couleur noire du gland ou du prépuce.

Comment le diagnostic est-il posé ?

Un examen clinique suffit pour poser le diagnostic. Si l'inflammation revient facilement, le médecin enverra au laboratoire un échantillon de pus ou de champignons pour un examen complémentaire. Il vérifiera également si vous ne souffrez pas de diabète. S’il juge que c’est nécessaire, il vous adressera à un spécialiste de la peau (dermatologue) ou des voies urinaires (urologue) pour un examen plus approfondi.

Que pouvez-vous faire ?

Afin d’éviter ces affections, il vaut mieux éviter certaines causes possibles :

• n'utilisez pas de savon ni de produits de soin pour l'hygiène intime du gland ;

• vérifiez si cela vous arrive après l'utilisation du préservatif, car vous pouvez être allergique au caoutchouc des préservatifs ;

• si vous voulez éviter le paraphimosis, il vaut mieux ne pas avoir de piercing au gland.

En cas de paraphimosis, ramenez doucement le prépuce vers l’avant. On y arrive parfois en appuyant sur le gland pendant quelques minutes.

Chez les enfants, il est tout à fait normal que le prépuce ne puisse pas être décalotté. Jusqu’à la puberté, le prépuce peut être étroit et coller au gland. Au cours du développement, les érections spontanées entraîneront l’élargissement du bout du prépuce, qui pourra plus facilement être décalotté. Avant la puberté, il est rare qu’un traitement soit indiqué, sauf en cas de symptômes.

Que peut faire votre médecin ?

Le médecin traitera toujours la cause. En cas de balanite ou de balanoposthite, il suffit généralement d’appliquer une crème avec des antibiotiques ou un produit contre les champignons (crème antimycosique). Le médecin peut également vous prescrire un bain de permanganate de potassium (100 mg par litre d'eau) pendant 10 minutes. Faites attention car cette solution peut faire des taches tenaces. Les crèmes à la cortisone sont efficaces en cas d'allergie ou d'eczéma. Les maladies sous-jacentes, telles que le diabète et les IST, doivent également être prises en charge.

Si vous avez un paraphimosis, le prépuce doit être repoussé le plus vite possible sur le gland. Sinon, du tissu risque de mourir (nécrose). Pour ce faire, le médecin anesthésie le pénis à l’aide d’un gel et, tout en tenant le pénis, appuie sur le bout du gland jusqu'à ce que le prépuce soit libéré. Si cela ne réussit pas, le médecin fera une incision dans le prépuce. Plus tard, une circoncision peut éventuellement être réalisée.