De quoi s’agit-il ?
La respiration est un mécanisme qui nous est naturel. Nous inspirons de l'oxygène (O2) et expirons du gaz carbonique (CO2). La respiration s'adapte à ce que nous faisons, une respiration calme au repos et pendant le sommeil et une respiration rapide à l'effort. De cette manière, il y a toujours un équilibre entre l'O2 et le CO2 dans le sang. Cet équilibre est nécessaire au maintien d'un taux d’acidité correct dans le sang.
Il arrive que notre respiration soit perturbée, souvent sans qu'on s’en rende compte. Nous respirons alors naturellement plus vite et moins profondément. Dès lors, nous laissons rentrer trop d’O2 dans notre organisme, et nous dégageons surtout trop de CO2. Résultat : le taux d’acidité du sang change et cela peut causer toutes sortes de symptômes.
L'hyperventilation peut être tout à fait normale, par exemple à la fin d'un effort intense. Un coureur qui atteint la ligne d’arrivée après un sprint final intensif hyperventile. Cependant, il peut aussi y avoir une cause à la fois psychologique et physique. Le stress est souvent à l’origine de ce mécanisme. On respire alors comme en cas d’effort intense, alors qu'on ne fait aucun effort. Des affections pulmonaires, cardiaques et cérébrales peuvent aussi entraîner de l’hyperventilation.
La notion de syndrome d'hyperventilation désigne l'ensemble des symptômes pouvant survenir lors d'une hyperventilation d'origine psychologique. L'hyperventilation est généralement une affection chronique. Dans 10% des cas, elle survient par crises.
Comment la reconnaître ?
En cas d'hyperventilation, vous avez une sensation d’étouffement. Souvent, vous ressentez une douleur lancinante, une sensation d'oppression du côté gauche de la poitrine et votre rythme cardiaque s’accélère. D’aucuns pensent donc qu’ils font une crise cardiaque. Des vertiges, des sueurs, une sensation d’évanouissement, de la faiblesse, des tremblements, de la maladresse, des fourmillements au visage, aux mains et aux pieds, des crampes musculaires, mais également des problèmes de concentration, des sentiments d'anxiété, de panique et de dépersonnalisation peuvent survenir.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Votre médecin vous posera toute une série de questions. Ensuite, il procédera à un examen clinique. S'il soupçonne un trouble physique sous-jacent et qu'il a besoin d'informations supplémentaires, il procédera à un test sanguin et un électrocardiogramme et vous enverra éventuellement passer une radiographie du cœur et des poumons.
Que pouvez-vous faire ?
L'hyperventilation n'est absolument pas dangereuse. Il est cependant important de pouvoir l’identifier. Si elle est récurrente, vous pouvez examiner par vous-même s'il existe une origine à votre trouble, par exemple des tensions à la maison, à l'école ou au travail. Il est également bon de savoir dans quelles situations les symptômes se produisent. Comment la reconnaître ?
Certaines mesures peuvent être prises pour prévenir les symptômes d’anxiété et de tension, voire pour les arrêter :
Lorsque vous faites une crise ou que vous la sentez venir, essayez de continuer à respirer calmement. Essayez d’arrêter de respirer avec votre cage thoracique et respirez par le ventre. Tenez vos mains sur le ventre. A chaque souffle, vous sentez votre ventre gonfler et dégonfler. Prenez par exemple 3 secondes pour inspirer et 3 pour expirer. Si les résultats ne sont pas optimaux, le kinésithérapeute peut vous apprendre des techniques pour respirer correctement.
Parfois, la distraction se révèle utile. Par exemple, en faisant des exercices comme plier les genoux ou en lisant à haute voix pendant une crise.
Essayez de savoir pourquoi certaines situations génèrent des tensions. Notez-les et discutez-en éventuellement avec un médecin ou un psychologue. Il se peut que vous n’ayez pas conscience de votre anxiété ou de tensions, mais que vous en manifestiez les symptômes.
Parfois, respirer dans un sac en papier ou en plastique se révèle utile. Ce faisant, vous respirez le CO2 que vous expirez vous-même.
Que peut faire votre médecin ?
S'il existe une cause physique à l'hyperventilation, votre médecin la traitera. S'il s’agit d’une cause psychologique, votre médecin tentera de vous rassurer en vous expliquant le caractère anodin de la chose. L'hyperventilation sans cause physique sous-jacente n'est en rien dangereuse !
Si nécessaire, du diazépam, un calmant qui fait également office de décontractant musculaire, est administré sous forme de comprimé ou en solution.
Parfois, une assistance psychologique est sollicitée.
En savoir plus ?
- Diazépam – CBIP – Centre Belge d’Information Pharmacothérapeutique
- Somnifères et calmants, réfléchissez avant de consommer – AFMPS – Agence Fédérale des Médicaments et Produits de Santé
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