De quoi s’agit-il ?
Chacun des deux reins est surmonté d’une glande surrénale. Chacune des deux glandes surrénales est composée d'un cortex, situé à la périphérie, et d’une zone centrale appelée médullo-surrénale. Le cortex surrénalien fabrique différentes hormones que l’on appelle des stéroïdes.
L’un des stéroïdes les plus importants est l'aldostérone. Son rôle est de contrôler la quantité de sel que les reins excrètent dans les urines. Par exemple, lorsque la tension artérielle est basse, le sel (et donc aussi l’eau) est retenu, et du potassium est excrété dans les urines. Ce mécanisme permet de normaliser la tension artérielle.
On parle d'hyperaldostéronisme lorsqu'il y a trop d'aldostérone dans le sang. Cet excès peut être primaire ou secondaire.
- Dans la forme primaire, la cause se situe dans la surrénale elle-même ; elle produit de grandes quantités d'aldostérone, indépendamment des reins, ce qui provoque une augmentation de la tension artérielle (hypertension). Le plus souvent, il s’agit d’une tumeur bénigne du cortex surrénal qui produit de l'aldostérone (syndrome de Conn) ; il arrive aussi que les deux glandes surrénales soient plus grandes que d’habitude. Dans de rares cas, la cause est une tumeur maligne ou une maladie héréditaire.
- Dans la forme secondaire, la cause se situe en dehors de la glande surrénale, par exemple un rétrécissement de l'artère des reins.
Quelle est sa fréquence ?
L'hyperaldostéronisme primaire ne se retrouve que chez 0,5 à 2 % des personnes souffrant d’hypertension.
Comment le reconnaître ?
L’hyperaldostéronisme primaire se manifeste par des symptômes généraux : fatigue, maux de tête, faiblesse des muscles et crampes des muscles, soif, uriner souvent (surtout la nuit) et selles plus dures.
L’hypertension artérielle ne provoque généralement pas de symptômes, mais peut entraîner des problèmes cardiovasculaires, tels que des accidents vasculaires cérébraux (AVC).
Comment le diagnostic est-il posé ?
Si une hypertension vous est diagnostiquée, le médecin demandera une analyse de sang et des urines pour rechercher une cause sous-jacente. Il pensera à l'hyperaldostéronisme primaire en particulier si votre tension artérielle est difficile à contrôler avec un médicament antihypertenseur ou si vous avez moins de 40 ans.
Souvent, mais pas toujours, l'hyperaldostéronisme primaire entraîne une diminution du taux de potassium dans le sang. Parfois, une tumeur surrénale est découverte par hasard, par exemple à l’occasion d'un examen d’imagerie du ventre pour un autre problème. En cas de suspicion d'hyperaldostéronisme primaire, vous serez toujours adressé(e) à un spécialiste pour des examens complémentaires et un traitement.
Que pouvez-vous faire ?
Si vous pensez que vous avez de l’hypertension, contactez votre médecin généraliste ou mesurez vous-même votre tension à la maison. Si vous avez de l’hypertension et un ou plusieurs des symptômes susmentionnés, il vaut mieux consulter votre médecin généraliste.
Que peut faire le médecin ?
S’il suspecte un hyperaldostéronisme primaire, le médecin généraliste vous adressera à un spécialiste de la maladie (un endocrinologue). Des analyses de sang et des examens techniques complémentaires permettront de déterminer si vous êtes atteint d'hyperaldostéronisme primaire. Si tel est le cas, vous recevrez un traitement approprié.
L’ablation chirurgicale est le traitement de choix d’une tumeur unilatérale de la corticosurrénale (syndrome de Conn). Souvent, après cela, la tension artérielle se normalise. Un traitement par médicaments associé à un régime pauvre en sel est parfois suffisant.
Lorsque les deux glandes surrénales sont augmentées de volume, on optera presque toujours pour un traitement par médicaments (à prendre à vie). Le médicament de premier choix est la spironolactone. Les effets secondaires sont toutefois fréquents et dépendent de la dose. Il s’agit notamment de l’augmentation du volume des seins chez l'homme (gynécomastie) et de problèmes menstruels chez la femme.
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