De quoi s’agit-il ?
Le cœur se compose de 2 cavités supérieures (les oreillettes) et de 2 compartiments inférieurs (les ventricules). Le myocarde se contracte sous l'impulsion d'un stimulus électrique. Ce courant naît dans le nœud sinusal, un ganglion qui se trouve dans l’atrium droit du cœur. Depuis le nœud sinusal, le courant se répand au myocarde à travers un système de nerf bien spécifique.
Battements de cœur supplémentaires dans les oreillettes et les ventricules
Un battement cardiaque supplémentaire peut être dû à un stimulus électrique supplémentaire provenant d’un autre endroit que le nœud sinusal dans les oreillettes. Ce battement cardiaque supplémentaire est suivi d’une brève pause. On parle de :
- battements de cœur supplémentaires qui trouvent leur origine dans les oreillettes (extrasystoles supraventriculaires) ;
- battements de cœur supplémentaires qui trouvent leur origine dans les ventricules (extrasystoles ventriculaires).
Ces battements cardiaques supplémentaires (extrasystoles) surviennent aussi bien chez des personnes en bonne santé que chez celles souffrant de cardiopathies.
- Chez les personnes qui ont un cœur en bonne santé, ces battements cardiaques supplémentaires sont bénins et sans danger.
- En revanche, chez les personnes qui présentent une cardiopathie ou une grave maladie systémique (qui affecte plusieurs organes ou tissus), l’apparition ou l’augmentation soudaine de battements cardiaques supplémentaires peut suggérer l’aggravation d'une affection sous-jacente.
Facteurs déclencheurs
Les battements de cœur supplémentaires peuvent notamment être déclenchés par :
- le café ;
- les boissons énergisantes ;
- le tabagisme ;
- l’alcool ;
- les drogues ;
- le stress ;
- la fatigue et le manque de sommeil ;
- des troubles thyroïdiens.
Quelle est leur fréquence ?
On constate au moins un battement de cœur supplémentaire chez la moitié des personnes en bonne santé pendant des enregistrements du cœur pris sur 24 heures.
Au sein de la population en bonne santé, les battements de cœur supplémentaires sont plus fréquents chez les personnes plus âgées. Dans la tranche d’âge des plus de 60 ans, 20 % des personnes présentent plus de 100 battements de cœur supplémentaires par 24 heures, et 5 % plus de 1 000 battements supplémentaires par 24 heures.
Comment les reconnaître ?
Si, en plus du stimulus du nœud sinusal, le cœur reçoit un autre signal, il peut se contracter 2 fois dans un intervalle très rapproché. À la première contraction anticipée, les ventricules ne sont pas suffisamment remplis de sang, donnant une sensation de pause du battement cardiaque. À la seconde contraction, les ventricules sont fort remplis, le cœur devant alors beaucoup pomper, ce que la personne peut alors ressentir comme un coup au cœur.
Généralement, on ne se rend pas compte que le cœur a fait un battement supplémentaire, mais il se peut qu’on ait l’impression que le cœur saute un battement, des coups au cœur, un rythme cardiaque irrégulier, ou encore qu’on ait la sensation que le cœur s’arrête tout bonnement.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Le médecin posera le diagnostic sur la base d’un interrogatoire détaillé sur les symptômes et les antécédents, et accompagné d’un examen clinique. Si nécessaire, un bilan sanguin et un électrocardiogramme (tracé de l’activité électrique du cœur) seront réalisés.
Des examens du cœur plus spécifiques ne sont généralement requis que si le médecin suspecte une affection sous-jacente ou une grave maladie du cœur.
Que pouvez-vous faire ?
Dans la plupart des cas, il suffit d’éviter les facteurs déclencheurs mentionnés plus haut. Consultez un médecin si les battements de cœur supplémentaires surviennent très régulièrement et vous causent des problèmes.
Que peut faire votre médecin ?
Le médecin commencera par vous rassurer. Dans la majorité des cas, nul besoin d’administrer de médicaments pour des extrasystoles.
Cependant, si les battements de cœur supplémentaires occasionnent une multitude de plaintes, le médecin peut prescrire des médicaments, en commençant par un produit qui fera baisser le rythme cardiaque et la tension artérielle.
Si, outre les battements cardiaques supplémentaires, vous avez une prédisposition importante à un rythme cardiaque ultrarapide au repos ou à un rythme cardiaque ultrarapide et irrégulier (fibrillation auriculaire), vous pourriez envisager une ablation par cathéter. Cette intervention, réalisée par cathétérisme ou par chirurgie (exploratrice), permet de bloquer les stimuli électriques qui perturbent le rythme cardiaque.
En savoir plus ?
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