De quoi s’agit-il ?
Un anévrisme cérébral est une protubérance en forme de poche dans une artère du cerveau. Cette protubérance est un endroit vulnérable de la paroi du vaisseau sanguin qui peut se rompre. Dans ce cas, un saignement se produit à l'intérieur du crâne, dans et autour des méninges. Contrairement à l'infarctus cérébral et aux hémorragies cérébrales, les hémorragies méningées surviennent habituellement dans la population active. Les hémorragies cérébrales surviennent à l'âge de 55 ans, en moyenne.
Les facteurs de risque d’anévrisme sont : l’âge avancé, le tabagisme, la consommation excessive d’alcool, l’hypertension, la présence d’anévrisme chez des membres de la famille.
Quelle est leur fréquence ?
Dans la population générale, le risque de développer un anévrisme cérébral au cours de la vie est d'environ 2 à 3 sur 100. Mais la plupart des anévrismes ne saignent jamais et passent même souvent inaperçus.
En cas d’hémorragie, une personne sur trois avait déjà eu auparavant un petit saignement d'avertissement qui n'avait pas été remarqué parce que les symptômes étaient légers.
Comment le reconnaître ?
Un mal de tête soudain, très intense et insupportable est caractéristique de l’hémorragie cérébrale. Ce mal de tête est accompagné de signes tels que nausées, vomissements, sensibilité à la lumière et raideur de la nuque.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Le médecin pensera à une hémorragie cérébrale devant les signes et symptômes susmentionnés. S'il y a en outre des symptômes tels qu'une perte de force dans les membres, des problèmes d'élocution ou une vision double, ce sont des signes d’alarme supplémentaires. L’hémorragie peut aussi être associée à une crise d’épilepsie ou une perte de conscience.
Après la crise aiguë (l’hémorragie), le sang dans le cerveau peut stimuler les méninges et provoquer des maux de tête qui peuvent durer plusieurs jours.
En cas de suspicion d’hémorragie, la personne doit passer en urgence un examen d’imagerie des vaisseaux sanguins du cerveau (angioscanner). Pour reconnaître une hémorragie aiguë, le radiologue regarde les espaces du cerveau qui, normalement, ne sont remplis que par du liquide céphalorachidien. L’hémorragie peut s’étendre au tissu cérébral lui-même. Parfois, le CT-scan ne montre pas clairement un saignement. Si le médecin a tout de même des raisons de suspecter une hémorragie, il demandera une ponction lombaire.
L’angioscanner permet de visualiser un anévrisme. Une angiographie du cerveau est parfois indiquée. Elle nécessite l'injection d’un produit de contraste dans l’artère pour visualiser les vaisseaux sanguins du cerveau.
Que pouvez-vous faire ?
Il n’y a pas de mesure permettant d’empêcher avec certitude le développement, la croissance et éventuellement la rupture d'un anévrisme. Ce que vous pouvez faire, c'est éviter les facteurs de risque possibles. Arrêtez de fumer et modérez votre consommation d'alcool. Si vous souffrez d'hypertension artérielle, il vaut mieux vous faire traiter.
Que peut faire le médecin ?
Un anévrisme cérébral qui saigne est une situation d'urgence. La victime doit immédiatement être amenée à l'hôpital. Là, on tentera de fermer le vaisseau sanguin qui saigne, soit par une intervention chirurgicale avec ouverture du crâne, soit en passant par un vaisseau sanguin avec un cathéter.
En plus de l’intervention pour arrêter le saignement, des médicaments sont souvent nécessaires pour prévenir l'hypertension, les maux de tête, les nausées et les crises d’épilepsie.
L'hémorragie provoque souvent des lésions cérébrales et représente également une charge importante pour le cœur et les poumons. C'est pourquoi la personne est d’abord hospitalisée dans le service des soins intensifs. Cette étape est suivie d'une (longue) période de récupération dans un département de neurologie ou de médecine physique.
On vérifiera en outre s'il y a d'autres anévrismes. On pourra ainsi prévenir des saignements ultérieurs (à un endroit différent). Dans les familles ayant des antécédents d'anévrisme, un dépistage est indiqué chez les parents proches (enfants, parents, frères et sœurs).
Un anévrisme qui ne saigne pas (non déchiré) ne disparaît pas par lui-même. Une équipe de spécialistes évaluera ce que l’on peut espérer d’une intervention chirurgicale sur l’anévrisme. Les aspects pertinents pour la décision sont l’espérance de vie du patient, la présence d’autres maladies, les dimensions de l’anévrisme et sa localisation dans le cerveau, une forme irrégulière, la croissance pendant le suivi...
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