On parle d’incontinence urinaire en cas de fuites involontaires d'urine, peu importe la cause.
Il existe différents types d’incontinence :
- L’incontinence d’effort survient pendant un effort physique comme faire du sport, soulever une charge, tousser, éternuer, rire ou pousser. Ces activités augmentent la pression dans la vessie, ce qui entraîne une fuite d’urine.
- L’incontinence par impériosité est un besoin soudain d’uriner que vous n’arrivez pas à contrôler, en l’absence d’effort physique. Vous avez le sentiment que vous devez immédiatement vider votre vessie, et vous perdez de l’urine parce que vous n’arrivez pas à temps aux toilettes.
- L’incontinence mixte est une association de l'incontinence d’effort et de l’incontinence par impériosité.
- L’incontinence par regorgement résulte d'un trop-plein d’urine dans la vessie. En effet, le muscle de la vessie ne fonctionne plus comme il devrait et la vessie ne se vide pas complètement en urinant. Résultat : elle déborde continuellement.
L’incontinence a souvent un impact important sur la qualité de vie. De plus, c'est souvent un sujet difficile à aborder. Les femmes ont honte, cachent le problème et n'osent plus quitter la maison, de peur de perdre de l'urine.
L’incontinence urinaire peut être le résultat d'une maladie de la vessie (inflammation, tumeurs, calculs...) ou d'une atteinte des nerfs de la vessie (sclérose en plaques (SEP), maladie de Parkinson...). Les changements hormonaux après la ménopause et les effets secondaires des médicaments (diurétiques) peuvent également jouer un rôle.
Quelle est sa fréquence ?
Environ 1 femme sur 4 souffre d’incontinence urinaire à un moment ou à un autre.
Les fuites involontaires d’urine augmentent avec l'âge et concerne jusqu’à 6 femmes sur 10 de plus de 70 ans.
Chez la femme, il s’agit le plus souvent d’incontinence mixte. Elle touche presque toujours les personnes de 70 ans ou plus.
L'incontinence d’effort est fréquente chez les femmes.
L'incontinence par impériosité survient surtout chez les femmes âgées après la ménopause et parfois aussi chez les femmes jeunes.
Comment la reconnaître ?
En cas d’incontinence d'effort, la perte d'urine survient pendant l'exercice (la marche ou le sport) et lors de mouvements qui augmentent la pression, comme lever quelque chose de lourd ou subir des chocs soudains, en toussant, en éternuant ou en riant ou encore lorsqu’on est en voiture et que l’on roule dans un trou.
En cas d’incontinence par impériosité, vous sentez un besoin soudain d'uriner. Vous avez le sentiment que vous ne pouvez absolument pas attendre et que vous devez tout de suite aller aux toilettes.
Si, en plus, vous urinez plus fréquemment que la normale (pollakiurie) ou que vous urinez plus fréquemment la nuit (nycturie), on parle de vessie hyperactive.
En cas d'incontinence mixte, vous avez les caractéristiques de l'incontinence d’effort et de l’incontinence par impériosité.
En cas d’incontinence par regorgement, il y a une perte d’urine de temps en temps, apparemment sans raison. Vous pouvez ressentir une pression ou des douleurs dans le bas-ventre parce que la vessie est tendue.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Pour le médecin, il est important de savoir de quelle forme il s’agit. Pour cela, il posera des questions : quand surviennent les pertes d’urine involontaires, depuis combien cela arrive-t-il, quel impact cela a-t-il sur la vie quotidienne... ?
Il posera aussi des questions concernant d'autres facteurs de risque, les modifications du poids corporel, les accouchements, les habitudes tabagiques, les maladies congénitales, les autres maladies telles que les maladies du système nerveux ou certaines maladies qui touchent l’organisme entier (maladies systémiques), les opérations chirurgicales qui ont eu lieu par le passé...
Il effectuera ensuite un examen clinique et éventuellement un examen gynécologique pour détecter une grosseur anormale ou une descente (prolapsus) de la vessie. L'urine est envoyée au laboratoire pour exclure une infection.
Vous serez adressé à un spécialiste dans les cas suivants :
- Sang dans les urines ou suspicion d'une maladie grave de la vessie,
- Suspicion d'incontinence par regorgement,
- Prolapsus de vessie évident,
- Suspicion de tumeur dans le bas du ventre,
- Problème neurologique,
- Incontinence pour laquelle une intervention chirurgicale a déjà eu lieu par le passé,
- Suspicion de communication (fistule) entre la vessie et les intestins ou le vagin,
- Incontinence à l’effort qui ne répond pas à la kinésithérapie,
- Problèmes pour poser le bon diagnostic.
Que pouvez-vous faire ?
Il ne faut pas avoir honte de ce problème. En effet, cela arrive à beaucoup de femmes, et il existe des solutions pour soulager les symptômes.
Les changements du mode de vie peuvent avoir un effet positif sur l'incontinence à l’effort et sur l'incontinence par impériosité. Par exemple, une perte de poids de 5 à 10% réduit généralement les symptômes. Des exercices pour renforcer les muscles du plancher pelvien aident également. Essayez d'éviter la constipation. Il est très important d’arrêter de fumer. Limitez votre consommation d'alcool.
La diminution de la consommation de liquides a peu d'effet.
Il existe des protège-slips absorbants pour les fuites urinaires, des culottes pour incontinence, des housses de protection pour matelas... Vous pouvez demander, chaque année, une aide de la mutuelle pour incontinence par l'intermédiaire de votre médecin généraliste ou de votre spécialiste.
Que peut faire le médecin ?
L'entraînement des muscles du plancher pelvien est efficace pour tous les types d’incontinence urinaire, mais doit être maintenu suffisamment longtemps. L’incontinence après une grossesse est également une indication pour les exercices du plancher pelvien.
En cas d'incontinence par impériosité, le médecin peut éventuellement appliquer une stimulation électrique de certains nerfs, mais des exercices visant la vessie peuvent également aider. De plus, un traitement local avec une crème hormonale peut soulager les symptômes et même apporter la guérison chez les femmes ménopausées. Il existe des médicaments qui soulagent les symptômes de l'incontinence par impériosité, mais ils provoquent souvent des effets indésirables : bouche sèche, vision trouble, constipation, hypotension artérielle, troubles cognitifs (troubles du fonctionnement du cerveau)... C'est pourquoi le médecin vérifie régulièrement si les avantages du médicament sont plus importants que les inconvénients. En plus, il existe un certain nombre d'autres médicaments moins utilisés dont l'efficacité n'a pas encore été démontrée.
En cas d'effet nul ou insuffisant, en cas d’incontinence d’effort, une petite intervention chirurgicale sous anesthésie locale peut être planifiée. Il s’agit d’introduire un petit filet juste sous la vessie (bandelette sous-urétrale). Les résultats à long terme sont très bons.
Cependant, la chirurgie n'est d’aucune aide en cas d’incontinence par impériosité pure.
En savoir plus ?
- Prévenir et traiter l'incontinence urinaire chez la femme – CHU Montréal
- Rééducation du plancher pelvien – Hôpital Erasme
- Arrêter de fumer. C’est possible – Tabacstop
- La pyramide alimentaire – Manger Bouger – Question Santé
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- Alcool, le point sur votre consommation – Stop ou encore ?
- Calculer son Indice de Masse Corporelle (IMC)
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