De quoi s'agit-il ?
On parle d’incontinence urinaire en cas de fuites involontaires d'urine, peu importe la cause.
Il existe différents types d'incontinence :
- L’incontinence d’effort survient pendant un effort physique comme faire du sport, soulever une charge, tousser, éternuer, rire ou pousser. Ces activités augmentent la pression dans la vessie, ce qui entraîne une fuite d’urine.
- L’incontinence par impériosité est un besoin soudain d’uriner que vous n’arrivez pas à contrôler, en l’absence d’effort physique. Vous avez le sentiment que vous devez immédiatement vider votre vessie, et vous perdez de l’urine parce que vous n’arrivez pas à temps aux toilettes.
- L’incontinence mixte est une association de l'incontinence d’effort et de l’incontinence par impériosité.
- L’incontinence par regorgement résulte d'un trop-plein d’urine dans la vessie. En effet, le muscle de la vessie ne fonctionne plus comme il devrait et la vessie ne se vide pas complètement en urinant. Résultat : elle déborde continuellement.
Ce guide-patient concerne l'incontinence à l'effort.
L’incontinence d’effort est due à un affaiblissement des muscles du plancher pelvien. Cet affaiblissement a différentes causes possibles : un accouchement récent, une descente (prolapsus) de la vessie et/ou de l’utérus (prolapsus génital), une opération à la vessie ou l'utérus, une opération à la prostate, l'obésité, etc.
La gymnastique médicale des muscles du plancher pelvien accompagnée par un(e) kinésithérapeute occupe une place de choix dans le traitement.
Par leur formation, le kinésithérapeute est non seulement autorisé à enseigner des exercices, mais aussi à poser un diagnostic de kinésithérapie concernant le type d'incontinence. Il peut également évaluer les résultats du traitement. Il dispose d'un certain nombre d'outils à cet effet.
Comment la reconnaître ?
Des pertes d’urine surviennent lors d’activités qui augmentent la pression dans le ventre, comme soulever une charge, tousser, éternuer, faire du sport, faire des mouvements brusques, sauter, etc. Le plus souvent, il s'agit seulement d’une petite quantité d’urine. Cela ne survient que durant la journée, lorsque la personne est éveillée et active. Souvent, la personne doit aussi uriner plus souvent.
De quels outils le kinésithérapeute dispose-t-il ?
- Le test 3IQ (3 Incontinence Questions), qui comprend trois questions, permet au kinésithérapeute de faire la distinction entre une incontinence à l’effort et une incontinence par impériosité.
- Le test POPQ (Pelvic Organ Prolaps Quantification System) est utilisé pour constater un prolapsus de la vessie et/ou de l'utérus (prolapsus génital) et pour en déterminer la gravité. En Belgique, cet examen est généralement pratiqué par le médecin.
- Le test PRAFAB (Protection, Amount, Frequency, Adjustment, Body image) est une liste de scores permettant de faire le point sur l’impact des pertes d’urine.
- Le PSK (Patiënt-Specifieke Klachten, symptômes spécifiques au patient) sélectionne les 3 à 5 symptômes les plus importants sur le plan des activités physiques, qui sont dus à l’incontinence. Nous parlons de symptômes spécifiques au patient parce qu’ils peuvent être différents d'une personne à l’autre.
- Le GEE (Globaal Ervaren Effect, effet global expérimenté) permet d’évaluer ce que le patient pense de l’effet du traitement.
- L’étude de la fonction permet de faire le point sur l’effet de la respiration, de la posture et du comportement lié au passage aux toilettes.
- La personne tient un journal dans lequel elle doit noter toutes les données concernant les mictions et les pertes d’urine, avant le traitement, en cours de traitement et après : le nombre de fois qu’elle urine, la quantité, le nombre de protège-slips utilisés, etc.
Kinésithérapie
Le kinésithérapeute commencera par expliquer le fonctionne la vessie et le mécanisme de l’incontinence urinaire. Sans ces connaissances, il est en effet difficile de correctement entraîner les muscles qui interviennent lorsque l’on urine.
Le traitement repose sur des exercices sélectifs des muscles du plancher pelvien à effectuer tous les jours. Parfois, on a aussi recours à la stimulation électrique des muscles. Le kinésithérapeute enseigne des exercices que la personne peut aussi effectuer à domicile dans la vie de tous les jours. Ces exercices peuvent également être réalisés de manière préventive, par exemple en préparation à une opération.
En savoir plus ?
- Prévenir et traiter l'incontinence urinaire chez la femme – CHU Montréal
- Prévenir et traiter l'incontinence urinaire chez l’homme – CHU Montréal
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