De quoi s’agit-il ?
La fibrillation auriculaire (FA) est un trouble du rythme cardiaque, le rythme étant alors irrégulier et généralement plus rapide que la normale. Il s’agit de l’anomalie cardiaque la plus fréquente après les palpitations. Les signaux électriques qui amènent le cœur à pomper sont perturbés et se font sans coordination. De ce fait, du sang peut rester dans les oreillettes, formant des caillots qui sont transportés avec la circulation de sang dans le corps et obstruent un vaisseau sanguin ailleurs (embolie pulmonaire, TVP, etc.). Si ce caillot monte dans le cerveau, on parle alors d’un accident vasculaire cérébral (AVC).
Pour prévenir ces complications, on administre des médicaments anticoagulants dans certains cas. Les caillots de sang se produisent tout aussi souvent chez les personnes avec ou sans trouble du rythme cardiaque.
Quelle est sa fréquence ?
La FA est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent chez l’être humain. Jusqu'à 1 AVC sur 5 est lié à une FA. Sans traitement anticoagulant, une personne atteinte de FA a environ 5 % de risque de développer une complication due à un caillot de sang chaque année.
Comment la reconnaître ?
Le plus souvent, le patient en FA ressent comme des palpitations, une accélération du rythme cardiaque au repos ou fait des évanouissements (syncope). En l’occurrence, il s’agit toujours d'un rythme cardiaque irrégulier. Dans certains cas, on ne ressent rien, et le diagnostic est posé tout à fait par hasard lors de l’auscultation du cœur.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Le médecin peut détecter un rythme irrégulier en auscultant le cœur ou en prenant votre pouls. Un examen du rythme cardiaque ou un électrocardiogramme (ECG) viendra confirmer le diagnostic. Parfois, on enregistre le rythme cardiaque pendant 24 heures au moyen d'un capteur cardiaque portatif (monitoring par Holter) pour pouvoir poser le diagnostic.
Que pouvez-vous faire ?
Le traitement par anticoagulants nécessite une certaine discipline. Prenez vos médicaments avec rigueur tous les jours. Il s’agit là d'une condition fondamentale à la réussite du traitement. Limitez la consommation d'alcool. Il est très important de ne pas fumer ou d'arrêter de fumer. Bougez suffisamment, mais dans certaines limites. Si un nouveau médicament vous est prescrit, expliquez à chaque fois au médecin que vous prenez des anticoagulants. Cela peut être important car certains médicaments (comme des anti-inflammatoires) influencent l’effet des anticoagulants. Il en va de même pour les produits à base de plantes, comme les herbes médicinales, les vitamines, etc. Si vous en prenez, discutez-en toujours avec le médecin.
Sachez que les saignements dureront plus longtemps avec la prise d’anticoagulants. Tenez-en compte en cas de blessure ou de chute, et veillez à ce que la plaie soit suffisamment comprimée. Contactez le médecin en cas de saignements persistants ou chroniques. Si vous devez subir une opération ou une intervention, il est parfois nécessaire d’arrêter les médicaments anticoagulants et de les remplacer par un autre traitement. L’arrêt et la reprise d'un traitement par anticoagulants se font toujours en concertation avec le médecin traitant.
Que peut faire votre médecin ?
Dans sa décision d'initier des anticoagulants, le médecin pondérera toujours le risque de formation de caillots (et d’AVC) par rapport à celui lié au saignements. Il existe aussi des tableaux qui faciliteront cette prise de décision. En l’occurrence, les facteurs déterminants sont e.a. l’âge, les antécédents d’AVC, le diabète, l’hypertension ou d’autres problèmes cardiaques ainsi que tout problème de saignement connu.
Lorsqu'il décide de mettre en place un traitement anticoagulant, le médecin vérifiera un certain nombre de paramètres : la tension artérielle et les fonctions rénale et hépatique sur la base d’un bilan sanguin. Ce bilan lui donne une idée générale de votre état de santé.
Avec certains anticoagulants (dérivés de la coumarine), un bilan sanguin de routine est indispensable. Au départ, ces contrôles sont fréquents. Après un bon ajustement du traitement, les contrôles se font en général une fois par mois.
Il existe des nouveaux médicaments (anticoagulants directs) équivalents aux dérivés de la coumarine qui ne nécessitent pas de contrôle mensuel. Ces médicaments sont de plus en plus utilisés, mais ne conviennent pas à tout le monde (par exemple, en cas de valves artificielles ou d’une mauvaise fonction rénale). Le médecin déterminera quel médicament vous convient le mieux, en tenant compte de ses risques et avantages.
Il existe une troisième catégorie d’anticoagulants : les antiagrégants plaquettaires, mieux connus sous le nom d’aspirine. Ces agents ne sont pas aussi puissants que les autres anticoagulants et ne sont en principe pas indiqués pour la FA, sauf dans des circonstances exceptionnelles.
En cas d’épisode aigu de FA, le médecin mettra parfois en place un traitement anticoagulant et rétablit en même temps le rythme cardiaque à la normale (cardioversion). Il vérifiera si cela s’applique à votre cas.
En savoir plus ?
www.mongeneraliste.be/maladies/fibrillation-auriculaire-quand-le-coeur-s-emballe
www.mongeneraliste.be/maladies/arythmie-quand-le-coeur-a-des-rates
www.mongeneraliste.be/veiller-a-sa-sante/soins-et-medicaments/traitement-anticoagulant-rigueur-et-pr...
Sources