De quoi s’agit-il ?
Le syndrome malin des neuroleptiques (SMN) est un effet secondaire très rare mais extrêmement grave des antipsychotiques ou du métoclopramide (Primperan®). Les antipsychotiques ou neuroleptiques sont utilisés pour traiter les psychoses. Une psychose est une maladie psychiatrique dans laquelle la personne perd le contact avec la réalité. Elle souffre d’hallucinations, de délires et de pensées chaotiques. Le métoclopramide est un médicament contre les vomissements.
Quelle est sa fréquence ?
Le syndrome malin des neuroleptiques est très rare : il survient chez seulement 0,01 à 0,02 % des personnes prenant des neuroleptiques ; il touche plus souvent les hommes que les femmes et généralement avant l’âge de 40 ans.
Comment le reconnaître ?
Les premiers symptômes apparaissent quelques jours à quelques semaines après le début du traitement, quelle que soit la dose. Une raideur généralisée prononcée se développe soudainement, accompagnée de fièvre et d'une insuffisance rénale. Une diminution de la conscience est également possible.
Le système nerveux autonome peut être perturbé : modification de la tension artérielle, rythme cardiaque rapide, respiration rapide, transpiration excessive et perturbation de la fonction urinaire (perte accidentelle d'urine ou incapacité à uriner). Comme le terme « malin » l’indique, l’évolution peut être fatale.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Chez une personne prenant des neuroleptiques ou du métoclopramide, le médecin pensera à la possibilité du SMN en cas de symptômes tels que fièvre, anomalies neurologiques telles que raideurs musculaires, incapacité à manger ou à avaler, troubles de la conscience et troubles du système nerveux autonome.
Il fera aussi une prise de sang. Un résultat sanguin anormal peut suggérer le SMN.
Le médecin fera la distinction avec d'autres maladies qui peuvent causer des troubles de la conscience et de la fièvre, tels que méningite, hyperthermie maligne (trouble lié à l’anesthésie) et affections neurologiques dues à la consommation excessive d'autres médicaments.
Le syndrome sérotoninergique est une affection qui ressemble au SMN et qui est causé par l’utilisation simultanée d’inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) (un type particulier d’antidépresseurs) et de tramadol (puissant antidouleur) ou de triptans (médicaments contre la migraine)
Que pouvez-vous faire ?
La première mesure à prendre est d’arrêter le médicament. Informez votre médecin, et veillez à boire suffisamment.
Que peut faire le médecin ?
Le médecin commencera par juger la gravité de la situation. Les cas les moins graves ne nécessitent pas d’hospitalisation. La principale mesure à prendre est donc d’arrêter le médicament. En outre, le médecin veillera à ce que vous buviez suffisamment et vérifiera votre température et vos valeurs sanguines.
Les cas graves avec perturbation de la conscience et de la fonction des reins sont traités à l'hôpital.
Il faut attendre deux à quatre semaines après la guérison pour reprendre le traitement avec un neuroleptique d'une classe chimique différente. Pour cela, le médecin demandera l’avis d’un neurologue.
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