De quoi s’agit-il ?
Le cœur se compose de deux cavités supérieures (les oreillettes) et de deux cavités inférieures (les ventricules). Le muscle du cœur (myocarde) se contracte sous l'impulsion d'un stimulus électrique. Ce courant électrique naît dans le nœud sinusal, un ensemble de cellules qui se trouve dans l’oreillette droite. A partir du nœud sinusal, le courant se propage au muscle cardiaque par un système de conduction électrique particulier. Un deuxième nœud (nœud atrioventriculaire), situé entre l’oreillette et le ventricule, relie les nerfs de l’oreillette à ceux des ventricules.
Lorsque le courant atteint le muscle des ventricules, ceux-ci se contractent. Normalement, le cœur bat entre 60 et 100 fois par minute. Si la fréquence cardiaque est supérieure à 100 battements par minutes, on parle de tachycardie.
Dans le cas d'une tachycardie supraventriculaire, l'accélération du rythme cardiaque est provoquée par des stimuli provenant d'un point de l’oreillette qui n’est pas le nœud sinusal. Le courant électrique naît dans la paroi des oreillettes ou ce qu’on appelle le nœud auriculo-ventriculaire. Ce trouble du rythme cardiaque a ceci de particulier que le courant anormal est chaque fois renvoyé à son lieu d'origine et qu'il suit pour ainsi dire continuellement un circuit fermé. Ce circuit se produit à partir de l’oreillette ou du nœud auriculo-ventriculaire.
Comment la reconnaître ?
La personne souffre généralement de palpitations, et elle ressent une accélération du rythme du cœur. Habituellement, la tachycardie supraventriculaire débute et prend fin soudainement. Elle peut durer quelques secondes ou se manifester en crise prolongée.
Le rythme cardiaque est toujours régulier et se situe généralement entre 140 et 220 battements par minute. L'accélération du rythme du cœur provoque une sensation désagréable.
Des symptômes plus vagues peuvent également parfois survenir, comme des vertiges ou des nausées.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Le médecin fera d’abord un examen clinique en palpant votre pouls et en auscultant votre cœur. Cela lui permettra déjà de déterminer si la fréquence cardiaque est régulière ou irrégulière.
L’examen principal permettant de poser le diagnostic est l’ECG (électrocardiogramme), qui est une vidéo du cœur. Pour pouvoir détecter une anomalie et l’évaluer, le médecin doit faire un ECG au moment d’une crise. Ce n'est pas évident. C'est pourquoi il faut parfois suivre l'activité du cœur sur une période plus longue (enregistrement Holter). Le médecin applique alors un petit appareil ECG sur la poitrine pour enregistrer l'activité du cœur pendant 24 ou 48 heures.
Que pouvez-vous faire ?
Demandez conseil à votre médecin généraliste si vous ressentez des palpitations, surtout si vous vous sentez mal. Certains troubles du rythme cardiaque sont dangereux ; vous devez donc toujours passer un ECG pour que le bon diagnostic puisse être posé. En cas d'anomalie à l’ECG, le médecin généraliste vous orientera le plus souvent vers un cardiologue.
En cas de diagnostic de tachycardie supraventriculaire, et si les crises sont courtes et ne reviennent pas trop souvent, vous pouvez essayer d’arrêter la crise vous-même. Respirez profondément puis expirez avec force avec la bouche et le nez fermés. C’est la manœuvre de Valsalva, celle que l’on emploie pour se déboucher les oreilles quand on est dans un avion.
Que peut faire votre médecin ?
Le traitement est adapté à l’affection sous-jacente. Des médicaments qui ralentissent le rythme cardiaque permettent parfois de contrôler le trouble du rythme cardiaque. Dans les cas aigus qui menacent le pronostic vital, les médicaments doivent être administrés par perfusion sous surveillance à l'hôpital.
Si le problème est dû à la présence d’une voie accessoire dans le système de conduction des impulsions du cœur, on peut opter pour son ablation. Il s’agit de détruire la voie accessoire à l’origine du trouble du rythme cardiaque, sous anesthésie générale. Cela se fait via un cathéter introduit par l'aine ou le bras et poussé jusque dans l’oreillette du cœur.
On peut également traiter par cardioversion, qui administre un choc électrique délivré par un défibrillateur, pour que le rythme cardiaque redevienne normal. On y a recours notamment lorsque le trouble du rythme cardiaque est associé à un autre trouble du rythme (fibrillation auriculaire).
En savoir plus ?
www.mongeneraliste.be/maladies/arythmie-quand-le-coeur-a-des-rates
Sources